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Catégorie : Histoire ancienne
S. f. (Histoire ancienne) La vie de la fille de Tyndare, roi de Lacédémone, dont l'enlevement par Pâris a causé la guerre et la ruine de Troie, est connue de tout le monde. Tous les historiens et les poètes en ont parlé : les charmes et la beauté de cette infidèle ont passé en proverbe ; Homère lui-même raconte " que les vieillards, conseillers de Priam, n'eurent pas plutôt aperçu cette belle créature, qu'ils se dirent les uns aux autres : Faut-il s'étonner que les Grecs et les Troiens souffrent tant de maux pour une beauté si parfaite ? elle ressemble véritablement aux déesses immortelles ". Euripide assure que Ménélas, au sortir de Troie, s'avança pour la tuer ; mais que l'épée lui tomba des mains, lorsqu'il vit venir cette femme enchanteresse, de sorte qu'il reçut ses embrassements.

Le même poète, dans cette tragédie, nous représente Hélene vertueuse ; les Lacédémoniens intéressés à accréditer cette opinion, lui consacrèrent un temple où elle était honorée comme une déesse, dit Pausanias : Hérodote ajoute, qu'on l'invoquait dans ce temple pour rendre beaux les enfants difformes.

L'auteur d'Athènes ancienne et moderne, a raison de remarquer que mille gens qui parlent de la belle Hélene, ne savent pas comment elle mourut ; ce fut dans l'île de Rhodes, et voici de quelle manière. Polixo, dont le mari avait péri au siège de Troie, regardant Hélene comme la cause de son veuvage, envoya des femmes, pendant qu'elle était au bain pour l'étrangler, et la pendre à un arbre. L'ordre ne fut que trop bien executé ; mais les Rhodiens, touchés de cette injustice, lui bâtirent un temple, qu'ils appelèrent le temple d'Hélene Dendritis, et c'est à Pausanias que nous devons encore cette particularité.

Isocrate a fait le panégyrique d'Hélene, dans lequel il assure qu'elle acquit non seulement l'immortalité, mais une puissance divine, dont elle se servit pour mettre ses frères, Castor et Pollux, au nombre des dieux.

C'était d'après Isocrate, et non d'après Euripide, que Théodoret devait attaquer les payens pour avoir érigé des temples à Hélene. Mais ils auraient pu lui répondre, qu'ils n'imputaient pas à cette femme les aventures qui avaient traversé sa vie, qu'ils les imputaient au destin et à la fortune ; qu'ils savaient d'ailleurs, par le témoignage d'Hérodote, un de leurs principaux historiens, qu'Hélene avait été retenue à Memphis chez le roi Protée ; enfin que les Troiens n'avaient pu rendre aux Grecs cette princesse, ni leur persuader qu'ils ne l'avaient pas, la providence conduisant ainsi ces événements, afin que Troie fût saccagée, et qu'elle apprit à tous les hommes que les péchés d'une ville entière attirent des dieux de grandes et de terribles punitions. (D.J.)

HELENE, (Géographie ancienne) île de Grèce dans le golfe Laconique, à l'embouchure de l'Eurotas, devant la ville de Gythium, selon Pausanias, l. III. ch. xxij. qui l'appelle Cranaé : la Guilletière nous apprend qu'on la nomme aujourd'hui Spatara, et qu'elle est à trois lieues de Colochina, et à demi-lieue de Pagana. Il ajoute : " Comme nous y étions arrivés, un de nos voyageurs se ressouvint que ce fut dans cette île de Cranaé, ou de Spatara, que la belle Hélene accorda ses faveurs à Pâris ; et il nous dit que sur le rivage de la terre-ferme qui est à l'opposite, cet heureux amant avait fait bâtir, après cette conquête, un temple à Vénus, pour lui marquer les transports de sa joie et de sa reconnaissance. Il donna le nom de Migonotis à cette Vénus, et nomma ce territoire Migonium, d'un mot qui signifiait l'amoureux mystère qui s'y était passé : Ménélas, le malheureux époux de cette princesse, dix-huit ans après qu'on la lui eut enlevée, vint visiter ce temple, dont le terrain avait été le témoin de son malheur et de l'infidélité de sa femme. Il ne le ruina point, il fit mettre seulement aux deux côtés de Vénus les images de deux autres divinités, celle de Thétis et celle de la déesse Praxidice, comme qui dirait la déesse des châtiments, pour montrer qu'il ne laisserait pas l'affront impuni ". Tout ce détail de M. la Guilletière est d'autant meilleur qu'il est tiré de Pausanias.

Il y a eu plusieurs autres lieux nommés Hélene. 1°. Une île de la mer Egée ; 2°. une île de la Grèce entre les Sporades ; 3°. une ville de Bithynie ; 4°. une ville de la Palestine ; 5°. une fontaine de l'île de Chio ; 6°. une rivière dont parle Sidonius Apollinaris, et qui est la Canche. (D.J.)

HELENE (SAINTE), Géographie île de la mer Atlantique, qui a six lieues de circuit ; elle est haute, montueuse, et entourée de rochers escarpés. Les montagnes qui se découvrent à 25 lieues en mer, sont couvertes la plupart de verdure et de grands arbres, comme l'ébénier, tandis que les vallées sont fertiles en toutes sortes de fruits, et d'excellents légumes ; les arbres fruitiers y ont en même temps des fleurs, des fruits verts et des fruits mûrs ; les fôrets sont remplies d'orangers, de limoniers, de citronniers, etc. Il y a du gibier et des oiseaux en grande quantité, de la volaille, et du bétail qui est sauvage. La mer y est fort poissonneuse ; la seule incommodité qu'on éprouve, vient de la part des mouches et des araignées qui y sont monstrueusement grosses.

Cette île fut découverte par Jean de Nova, Portugais, en 1502, le jour de sainte Hélene. Les Portugais l'ayant abandonnée, les Hollandais s'en emparèrent, et la quittèrent pour le cap de Bonne-Espérance. La compagnie des Indes d'Angleterre s'en saisit ; et depuis, les Anglais l'ont possédée, et l'ont mise en état de se bien défendre. Long. selon Halley, 11. 32. 30. lat. mérid. 16.

Il y a une autre île de ce nom dans l'Amérique septentrionale au Canada, dans le fleuve de S. Laurent, vis-à-vis de Mont-Réal. (D.J.)




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