ou THESÉENES, s. f. pl. (Histoire ancienne) fêtes que les Athéniens célébraient tous les ans le 8 d'Octobre en l'honneur de Thésée, et en mémoire de ce qu'à pareil jour il était revenu de l'île de Crète après avoir tué le Minotaure.

Ce héros bienfaiteur et législateur de sa patrie, qu'il avait délivrée du tribut infame qu'elle payait tous les ans à Minos d'un certain nombre de jeunes gens de l'un et de l'autre sexe pour être dévorés par le minotaure, si l'on en croit la fable, et selon l'histoire, pour être réduits en servitude ; ce héros, dis-je, ne put éviter l'ingratitude de ses concitoyens qui le bannirent. Il s'était retiré à Scyros chez Lycomède qui le tua par jalousie.

Incontinent après sa mort, les dieux, selon quelques-uns, le vengèrent par une horrible famine qui désola l'Attique. L'oracle consulté dans cette occasion répondit que la calamité ne cesserait point qu'on n'eut vangé la mort de Thésée ; les Athéniens firent la guerre à Lycomède, le tuèrent, et ayant rapporté dans leur ville, les os de Thésée, ils lui bâtirent un temple, et instituèrent en son honneur les fêtes théséenes.

Plutarque donne à tout cela une origine bien différente ; car il assure qu'à la bataille de Marathon les Athéniens ayant cru voir Thésée, qui comme un dieu tutélaire combattait à leur tête ; l'oracle qu'ils consultèrent sur ce prodige, leur ordonna de recueillir les os de Thésée ensevelis dans l'île de Scyros ; qu'après bien des recherches un nouveau prodige les indiqua à Cimon qui les fit transporter à Athènes avec beaucoup de pompe. On les déposa dans un superbe tombeau élevé au milieu de la ville, et en mémoire du secours que ce prince avait donné aux malheureux pendant sa vie, son tombeau devint un asîle sacré pour les esclaves. D'ailleurs on lui bâtit un temple où on lui offrait des sacrifices le huit de chaque mois ; mais la plus grande solennité était le huit d'Octobre.

Quoi qu'il en soit de ces deux origines, la divinité prétendue de Thésée si authentiquement reconnue à Athènes ne l'était pas également à Rome, puisque dans le VI. liv. de l'Enéide, Virgile place Thésée dans le tartare parmi les scélérats tourmentés pour leurs crimes. La théologie payenne était pleine de ces contradictions.