S. m. pl. (Histoire ancienne) nom des esclaves chez les Lacédémoniens. Quand ceux-ci commencèrent à s'emparer du Péloponese, ils trouvèrent beaucoup de résistance de la part des naturels du pays, mais surtout des habitants d'Elos qui, après s'être soumise, se révolta contr'eux. Les Spartiates assiégèrent cette place, la prirent à discrétion, et pour faire un exemple de sévérité, en réduisirent en esclavage les habitants, eux et tous leurs descendants à perpétuité. Les Ilotes, ou comme d'autres les appelent, les Helotes étaient donc à Lacédémone des esclaves publics, employés aux ministères les plus vils et les plus pénibles, et traités avec une extrême rigueur ; mais les magistrats les accordaient quelquefois aux particuliers, à condition de les rendre à la ville quand elle les redemanderait. On les employait à la culture des terres et aux autres travaux de la campagne. Dans des besoins pressants on s'en servait à la guerre, et plusieurs y ont mérité leur liberté par leurs services. Dans les commencements on avait fixé leur nombre, de peur qu'en se multipliant ils ne fussent tentés de se révolter ; et par cette raison l'on exposait les enfants qui naissaient d'eux au-delà du nombre fixé ; mais cette loi inhumaine dura peu ; du reste on en usait très-rigoureusement avec les Ilotes ; on les fustigeait cruellement et sans raison en certains temps de l'année seulement, pour leur faire sentir le poids de la servitude ; on allait même jusqu'à les tuer quand ils devenaient trop gras, et on mettait leurs maîtres à l'amende, comme les ayant trop bien nourris, et trop peu surchargés de travaux. Par une autre bizarrerie aussi condamnable, on les obligeait à s'enyvrer à certains jours de fêtes, afin que les enfants fussent par ce spectacle détournés du vice de l'yvrognerie. Quelques-uns de ces Ilotes étaient pourtant employés à des occupations plus honnêtes, comme à conduire les enfants aux écoles publiques ou aux gymnases, et à les ramener. Ceux-ci étaient des espèces d'affranchis, qui ne jouissaient pas néanmoins de tous les privilèges des personnes libres, quoique par leur bonne conduite ils pussent arriver à ce degré de liberté, puisque Lysandre, Callicratidas, Gylippe étaient ilotes de naissance, et qu'en considération de leur valeur on leur avait accordé la liberté. Voyez aussi HELOTES.