adj. (Histoire ancienne) nom de dignité donné aux empereurs Romains, selon quelques-uns, du mot augeo, parce qu'ils augmentèrent la puissance Romaine. Octavien le porta le premier, et il fut adopté par ses successeurs, comme on le voit marqué sur les médailles par cette lettre A, ou par celles-ci AVG. les impératrices participaient aussi à ce titre dans les médailles et les autres monuments publics, telles que les médailles d'Helene, mère du grand Constantin, qui portent cette legende, FL. IVL. HELENA AVG. Marc Aurele fut le premier qui partagea le titre d'auguste avec L. Aurelius-Verus son collègue. Auguste honora de ce nom les principales colonies qu'il établit dans les villes des Gaules pendant le séjour qu'il y fit, et en particulier la ville de Saissons, qu'on trouve nommée dans des inscriptions Augusta Suessionum.

Les collègues des empereurs et leurs successeurs, désignés ou associés à l'empire, étaient d'abord créés Césars, puis nommés Augustes. Le père Pagi soutient, contre presque tous les auteurs, que la gradation se faisait de cette dernière qualité à la première : mais M. Fléchier observe avec plus de fondement, comme une chose qui n'avait point encore eu d'exemple, que l'empereur Valentinien proclama son frère Valents Auguste, avant que de l'avoir créé César.

A l'exemple des Romains, les nations modernes ont donné à leurs souverains et à leurs reines le surnom d'auguste. On voit par d'anciennes médailles ou monnaies, que Childebert, Clotaire, et Clovis ont porté ce nom ; et Crotechilde, femme du dernier, est appelée dans le livre des miracles de saint Germain, tantôt regina, et tantôt augusta. Dans notre histoire Philippe II. est connu sous le titre de Philippe Auguste. (G)

AUGUSTE, Histoire auguste, histoire des empereurs de Rome depuis Adrien et l'an de grâce 157 jusqu'en 285, composée par six auteurs latins, Aelius Spartianus, Julius Capitolinus, Aelius Lampridius, Vulcatius Gallicanus, Trebellius Pollio, et Flavius Vopiscus. Vid. Fabric. Bibl. lat. c. VIe (G)

AUGUSTE, papier auguste, (Histoire ancienne) nom donné par flatterie pour l'empereur Auguste, à un papier très-beau et très-fin qu'on fabriquait en Egypte, et qu'on appelait anciennement charta hieratica, papier sacré, parce qu'on n'y écrivait que les livres sacrés et qui regardaient la religion. On l'appela depuis, par adulation, charta augusta. Les feuilles de ce papier, qui avaient passé pour les meilleures, perdirent enfin le rang qu'elles avaient tenu. Elles avaient treize doigts de large, et étaient si délicates qu'à peine pouvaient-elles soutenir le calamus ; l'écriture perçait de manière que les lignes du verso paraissaient presqu'une rature du recto : elles étaient d'ailleurs si transparentes, que cela faisait un effet desagréable à la vue. L'empereur Claude en fit faire de plus épaisses et de plus fortes ; le papier auguste ne servit plus que pour écrire des lettres missives. Dom Montfauc. mém. de l'Acad. (G)