(Histoire ancienne) nom d'une fête que les anciens Romains célébraient le 12 Février à l'honneur des morts. Voyez FEBRUA et MANES.

Varron dérive ce mot de inferi ou de fero, parce qu'on portait un repas au sépulchre de ceux auxquels on rendait ce jour-là les derniers devoirs. Festus le dérive de fero, par la même raison, ou de ferio, parce qu'on immolait des victimes. Vossius observe que les Romains appelaient la mort fera, cruelle, et que delà peut venir feralia. Dictionnaire étymol.

Macrobe, Saturn. l. I. c. XIIIe en rapporte l'origine à Numa Pompilius. Ovide, dans ses Fastes, remonte jusqu'à Enée pour en trouver l'origine, et les décrit. Il dit encore qu'en ce jour on faisait aussi un sacrifice à la déesse Muta, ou muette, et que c'était une vieille femme accompagnée de jeunes filles, qui faisait ce sacrifice. Dictionnaire de Trév. et Chambers.

Cette fête ayant été longtemps négligée à Rome depuis sa première institution, à cause des guerres continuelles, Ovide raconte au second livre des Fastes, que cette ville fut désolée par la peste, et qu'on jugea que ce fléau était un effet de la vengeance des dieux Manes. Les esprits étant aussi malades que les corps, on vit, dit-on, les ombres des morts sortir de leurs tombeaux, se promener dans les campagnes et dans les rues de la ville avec des hurlements affreux. On ne trouva point d'autre remède à cette désolation, que de rétablir les cérémonies négligées, feralia : la peste cessa, et les Manes apaisés retournèrent dans leurs tombeaux ; il fallait bien que cela arrivât. (G)