S. f. (Histoire ancienne) ce mot signifie en général une distribution des parties d'un tout par centaine. Voyez CENT.

Dans les temps que le peuple romain s'assemblait pour créer des magistrats, ou pour établir des lais, ou pour délibérer des affaires publiques, il était divisé par centuries ; et afin que l'on put recueillir plus facilement les suffrages, on opinait par centuries : ces assemblées se faisaient dans le champ de Mars, et elles s'appelaient comitia centurialia.

Les cohortes de Rome étaient divisées par décuries commandées par des décurions, et par centuries commandées par des centurions : chaque cohorte était composée de six centuries ; et une légion, de soixante centuries. Voyez COHORTE, DECURION, NTURIONRION. (G)

CENTURIE ou siècle, en Chronologie, c'est l'espace de cent ans. L'histoire ecclésiastique compte principalement par siècles, à commencer de l'incarnation de notre Seigneur. Voyez SIECLE.

On dit dans ce sens la première centurie ou premier siècle. Mais ce mot, beaucoup plus usité en Anglais qu'en Français, ne s'emploie guère que dans le cas suivant.

CENTURIES de Magdebourg, (Histoire ecclésiastique) c'est un corps d'histoire ecclésiastique que quatre ministres de Magdebourg commencèrent en l'année 1560. Ces quatre ministres sont Matthias Flaccius surnommé Illyricus, Jean Wigand, Mattieu Lejudin, Basîle Fabert, et auxquels quelques-uns ajoutent Nicolas Gallus, et d'autres André Corvin. Illyricus était celui qui conduisait l'ouvrage, et les autres travaillaient sous lui. Il a été continué jusqu'au XII. siècle. Chaque centurie contient toutes les choses remarquables dans un siècle, et est partagée en seize chapitres. Le premier est un sommaire de ce qui Ve être dit ; le second est du lieu et de l'étendue de l'Eglise ; le troisième, de la persécution et de la paix de l'Eglise ; le quatrième, de la doctrine ; le cinquième, des hérésies ; le sixième, des cérémonies et des rits ; le septième, de la police et du gouvernement ; le huitième, du schisme ; le neuvième, des synodes ; le dixième, des vies des évêques des grands sièges ; le onzième, des hérétiques ; le douzième, des martyrs ; le treizième, des miracles ; le quatorzième, de ce qui regarde les Juifs ; le quinzième, des religions séparées de l'Eglise ; le seizième, des monuments et changements politiques des états. Cet ouvrage est une compilation qui a demandé beaucoup de travail, mais qui ne peut point passer pour une histoire bien écrite, exacte, et parfaite. Le but que les centuriateurs semblent s'être proposé, était d'attaquer l'Eglise romaine, et d'établir la réforme ; et le cardinal Baronius entreprit ses annales ecclésiastiques, pour les opposer aux centuries.