S. f. (Histoire ancienne) espèce de divination par la terre ; de , terre, et de , divination. Elle consistait tantôt à tracer par terre des lignes ou des cercles par la rencontre desquels on s'imaginait deviner ce qu'on désirait d'apprendre, tantôt en faisant au hasard par terre plusieurs points sans garder aucun ordre ; les figures que le hasard formait alors fondaient le présage qu'on tirait pour l'avenir ; tantôt en observant les fentes et les crevasses qui se font naturellement à la terre, d'où sortaient, disait-on, des exhalaisons prophétiques comme de l'antre de Delphes.

D'autres prétendent que la géomantie consiste à marquer au hasard sur le papier plusieurs petits points sans les compter, et que les figures qui se rencontrent à l'extrémité des lignes servent à former le jugement qu'on veut porter sur l'avenir, et à décider de l'évenement de toute question proposée. Ils ajoutent qu'elle a conservé son ancien nom de géomantie qui fait allusion à la terre, parce que dans l'origine on se servait de petits caillous qu'on jetait au hasard sur la terre, au lieu que maintenant on se sert de points.

Polydore Virgile définit la géomantie une divination par le moyen des fentes et des crevasses qui se font sur la surface de la terre, et il croit que les mages des Perses en ont été les inventeurs ; de invent. rerum, lib. I. cap. xxiij.

Olivier de Malmesbury, Gerard de Cremone, Barthelemy de Parme et Gaspard Peucer ont écrit des traités sur la géomantie. Corneille Agrippa avait aussi travaillé sur la même matière ; mais il écrivit depuis pour convenir que rien n'était plus vain et plus trompeur que cette prétendue science. Delrio, disq. mag. lib. IV. cap. 2. quaest. VIIe sect. 3. p. 562. (G)