S. m. (Histoire ancienne) nom que les rois de Perse ont longtemps porté dans l'antiquité ; ce nom venait d'un roi persan très-révéré, dont il était le nom propre. Un souverain est bien vain d'oser prendre le nom d'un prédécesseur illustre ; conçoit-il la tâche qu'il s'impose ? la comparaison continuelle qu'on fera de lui avec celui dont il porte le nom ? Mais ce n'est pas la vanité des rois qui leur fait prendre un titre si incommode, et qui leur prescrit leur devoir chaque fois qu'on leur prononce, ou qu'on leur reproche d'y manquer ; c'est la bassesse des peuples qui le leur donne ; ou si ce n'est pas leur bassesse, mais une invitation honnête faite au prince de leur restituer l'homme chéri, le bon maître qu'ils ont perdu ; je les loue de ce moyen, quoiqu'il leur réussisse assez mal. Ce qui me fâche, c'est que l'avenir projetant les siècles les uns sur les autres, réduisant à rien la distance qui les sépare, le nom célèbre d'un homme de bien se trouve déshonoré par la multitude des méchants qui l'ont osé prendre après lui ; un seul homme est chargé de l'iniquitté d'une infinité d'autres. Les rois de Perse s'appelaient palibotres, comme les rois d'Egypte Pharaon, comme les rois de France aujourd'hui Louis.