Histoire ancienne

S. m. (Histoire ancienne) c'est le nom des ministres des synagogues des Juifs, qui sont chargés de lire et d'interprêter le Perakim, ou les titres et les chapitres de la loi, et les prophetes. L'archipheracite n'est pas la même chose que l'archisynagogus, comme Grotius et d'autres auteurs l'ont cru ; mais c'est plutôt le chef ou le premier de ceux qui sont chargés de lire, d'expliquer et d'enseigner la loi dans leurs écoles, comme le nom le fait voir ; lequel est formé du grec , chef ; et de l'hébreu ou chaldéen pherak, division, chapitre. (G)
S. m. (Histoire ancienne) chef de la synagogue ; c'était un titre d'office chez les Juifs. Ordinairement il y avait plusieurs notables qui présidaient aux synagogues et aux assemblées qui s'y tenaient. Leur nombre n'était pas fixé ni égal dans toutes les villes, cela dépendait de la grandeur des lieux, et du plus ou du moins grand nombre de gens qui venaient aux synagogues. Il y avait telle synagogue où soixante-dix anciens présidaient ; d'autres en avaient dix, d'autres neuf, d'autres seulement quatre ou cinq, ou même un seul chef ou archisynagogus. On leur donne quelquefois le nom d'ange de la synagogue ou de prince de la synagogue. Les Juifs leur donnent aussi le nom de chachamim ou sage. Ils présidaient aux assemblées de religion, invitaient à parler ceux qui s'en trouvaient capables, jugeaient des affaires pécuniaires, des larcins et autres choses de cette nature. Ils avaient droit de faire fouetter ceux qui étaient convaincus de quelques contraventions à la loi. Ils pouvaient aussi excommunier et chasser de la synagogue ceux qui avaient mérité cette peine. Voyez Basnage, hist. des Juifs, liv. VII. c. VIIe et Vitringua, de synagog. (G)
S. m. (Histoire ancienne) chef ou capitaine de filous. Si l'on en croit Diodore de Sicile, les voleurs égyptiens observaient cette coutume : ils se faisaient inscrire par le chef de leur bande, en promettant de lui apporter sur le champ et avec la plus exacte fidélité ce qu'ils auraient dérobé, afin que quiconque aurait perdu quelque chose, put en écrire à ce capitaine, en lui marquant le lieu, l'heure et le jour auquel il avait perdu ce qu'il cherchait, qui lui était restitué à condition d'abandonner au voleur, pour sa peine, la quatrième partie de la chose qu'on redemandait. (G)
S. m. pl. (Histoire ancienne) magistrats, préteurs ou gouverneurs de l'ancienne Athènes. Ce nom vient du grec , au plurier , commandants ou princes. Ils étaient au nombre de neuf, dont le premier était l'archonte, qui donnait son nom à l'année de son administration ; le second se nommait le roi ; le troisième, le pôlemarque ou généralissime, avec six thesmothetes. Ces magistrats élus par le scrutin des feves, étaient obligés de faire preuve devant leur tribu, comme ils étaient issus du côté paternel et maternel de trois ascendants citoyens d'Athènes. Ils devaient prouver de même leur attachement au culte d'Apollon protecteur de la patrie, et qu'ils avaient dans leur maison un autel consacré à Jupiter ; et par leur respect pour leurs parents, faire espérer qu'ils en auraient pour leur patrie. Il fallait aussi qu'ils eussent rempli le temps du service que chaque citoyen devait à la république ; ce qui donnait des officiers bien préparés, puisqu'on n'était licentié qu'à 40 ans : leur fortune même, dont ils devaient instruire ceux qui étaient préposés à cette enquête, servait de garant de leur fidélité. Après que les commissaires nommés pour cet examen, en avaient fait leur rapport, les archontes prêtaient serment de maintenir les lais, et s'engageaient, en cas de contravention de leur part, à envoyer à Delphes une statue du poids de leur corps. Suivant une loi de Solon, si l'archonte se trouvait pris de vin, il était condamné à une forte amende, et même puni de mort. De tels officiers méritaient d'être respectés : aussi était-ce un crime d'état que de les insulter. L'information pour le second officier de ce tribunal, qui était nommé le roi, devait porter qu'il avait épousé une vierge, et fille d'un citoyen, parce que, dit Démosthènes, ces deux qualités étaient nécessaires pour rendre agréables aux dieux les sacrifices que ce magistrat et son épouse étaient obligés d'offrir au nom de toute la république. L'examen de la vie privée des archontes était très-sévère, et d'autant plus nécessaire qu'au sortir de leur exercice, et après avoir rendu compte de leur administration, ils entraient de droit dans l'Aréopage.

S. m. (Histoire ancienne) sénat d'Athènes ainsi nommé d'une colline voisine de la citadelle de cette ville consacrée à Mars, des deux mots Grecs , bourg, place, et , le Dieu Mars ; parce que, selon la fable, Mars accusé du meurtre d'un fils de Neptune, en fut absous dans ce lieu par les juges d'Athènes. La Grèce n'a point eu de tribunal plus renommé. Ses membres étaient pris entre les citoyens distingués par le mérite et l'intégrité, la naissance et la fortune ; et leur équité était si généralement reconnue, que tous les états de la Grèce en appelaient à l'aréopage leurs démêlés, et s'en tenaient à ses décisions. Cette cour est la première qui ait eu droit de vie et de mort. Il parait que dans sa première institution, elle ne connaissait que des assassinats : sa juridiction s'étendit dans la suite aux incendiaires, aux conspirateurs, aux transfuges ; enfin à tous les crimes capitaux. Ce corps acquit une autorité sans bornes, sur la bonne opinion qu'on avait dans l'Etat de la gravité et de l'intégrité de ses membres. Solon leur confia le maniement des deniers publics, et l'inspection sur l'éducation de la jeunesse ; soin qui entraîne celui de punir la débauche et la fainéantise, et de récompenser l'industrie et la sobriété. Les Aréopagites connaissaient encore des matières de religion : c'était à eux à arrêter le cours de l'impiété, et à venger les dieux du blasphème, et la religion du mépris. Ils délibéraient sur la consécration des nouvelles divinités, sur l'érection des temples et des autels, et sur toute innovation dans le culte divin ; c'était même leur fonction principale. Ils n'entraient dans l'administration des autres affaires, que quand l'état alarmé de la grandeur des dangers qui le menaçaient, appelait à son secours la sagesse de l'aréopage, comme son dernier refuge. Ils conservèrent cette autorité jusqu'à Periclès, qui ne pouvant être aréopagite, parce qu'il n'avait point été archonte, employa toute sa puissance et toute son adresse à l'avilissement de ce corps. Les vices et les excès qui corrompaient alors Athènes, s'étant glissés dans cette cour, elle perdit par degrés l'estime dont elle avait joui, et le pouvoir dont elle avait été revêtue. Les auteurs ne s'accordent pas sur le nombre des juges qui composaient l'aréopage. Quelques-uns le fixent à trente-un ; d'autres à cinquante-un, et quelques autres le font monter jusqu'à cinq cens. Cette dernière opinion ne peut avoir lieu que pour les temps où ce tribunal tombé en discrédit, admettait indifféremment les Grecs et les étrangers ; car, au rapport de Ciceron, les Romains s'y faisaient recevoir : ou bien elle confond les aréopagites avec les prytanes.