(Géographie moderne) île de la Chine, dans la province de Kiangnang, dont elle n'est séparée à l'ouest que par un bras de mer, qui n'a que 5 à 6 lieues.

Cette île n'était anciennement qu'un pays sauvage et désert, tout couvert de roseaux. On y reléguait les bandits et les scélérats, dont on voulait purger l'empire. Les premiers qu'on y débarqua se trouvèrent dans la nécessité, ou de périr par la faim, ou de tirer leurs aliments du sein de la terre. L'envie de vivre les rendit actifs. Ils défrichèrent cette terre inculte ; ils en arrachèrent les plantes inutiles ; ils semèrent le peu de grains qu'ils avaient apporté ; et ils ne furent pas longtemps sans recueillir le fruit de leurs travaux. Au bout de quelques années une partie du terroir qu'ils avaient cultivé, devint si fertile, qu'elle leur fournit abondamment de quoi vivre.

Dans la suite des temps, plusieurs familles chinoises, qui avaient de la peine à subsister dans le continent, se transportèrent dans l'ile, et sortirent de l'indigence.

L'air du pays est assez tempéré, parce que sa chaleur excessive est modérée par des pluies qui tombent en abondance, surtout au milieu de l'été. Toute la campagne est aujourd'hui semée de villages et de maisons. La volaille y abonde, ainsi que le riz, malgré la difficulté de sa culture. On donne à cette île 20 lieues de long, et 5 à 6 de large. Elle est située sous le 33 degré de latitude nord. (D.J.)