(Géographie moderne) en allemand Regensburg ; ville d'Allemagne dans la Bavière, au confluent de la Nab et du Regen avec le Danube, à 25 lieues au nord de Munich, à 26 au nord-est d'Augsbourg, et à 20 sud-est de Nuremberg. Elle est fort ancienne, et sa situation sur trois rivières la rend commerçante. Il y a dans cette ville une salle où se tiennent les dietes générales de l'empire. La cathédrale est dédiée à S. Pierre. L'évêque, qui est suffragant de Saltzbourg, est prince de l'empire, ainsi que les abbesses de deux abbayes de filles qui sont dans cette ville, outre plusieurs autres communautés religieuses ; mais les luthériens y sont nombreux, et ont un consistoire de leur religion depuis 1555. L'ordre Teutonique y possède deux maisons, dans l'une desquelles réside un commandeur de l'ordre. Le pont de pierre sur lequel on passe le Danube, est le meilleur de tous ceux qui sont sur ce fleuve. Long. suivant Stréet, 28. 56. 15. lat. 49. 2.

Dom Juan d'Autriche, fils naturel de Charles-Quint, et l'un des grands capitaines du seizième siècle, naquit à Ratisbonne en 1547, et mourut à Gemblours en 1578, à 32 ans. Il avait gagné la bataille de Lepante contre les Turcs, et était lors de sa mort gouverneur des Pays-Bas. On a cru longtemps que la dame Blomberg (Barbe) était la mère de ce prince ; mais Strada nous assure qu'elle ne fit que servir de couverture à une grande princesse dont Charles-Quint eut ce fils naturel. Son frère Philippe II. le soupçonna de vouloir se faire souverain de la Flandre, et les liaisons qu'il avait avec la reine Elisabeth autorisaient ses soupçons : on ne crut point que sa mort qui suivit de près fût naturelle. Autre anecdote curieuse : Philippe II. ayant trouvé dans les papiers de dom Juan un traité de ligue avec Henri, duc de Guise, qui eut été également fatal à la France et à l'Espagne, profita de cette découverte pour faire les mêmes propositions au duc de Guise, en sorte qu'il tourna à son avantage ce qui devait lui être contraire, et que dom Juan fut la cause indirecte de cette fameuse ligue qui causa tant de malheurs.

Je ne connais point d'hommes de lettres un peu célèbres nés à Ratisbonne, car les ouvrages astronomiques de Pimmart (George Christophe) sur le soleil et la lune, n'ont pas fait fortune dans le monde, quoique cet auteur ne soit mort qu'en 1705.

Prasch (Jean Louis) était assez versé dans la connaissance du droit civil et naturel ; mais ses ouvrages ont roulé sur d'autres sujets de littérature, et sont tombés dans l'oubli. Il mourut en 1690.

Rulland (Martin) fut médecin de l'empereur, et mourut à Prague en 1611, du mal d'Hongrie, lues hungarica, sur lequel il avait fait un traité. C'est lui qui écrivit l'histoire fausse et ridicule de la prétendue dent d'or. (D.J.)