(Géographie moderne) bourg du duché de Wurtemberg, où naquit en 1571 Kepler (Jean) l'un des plus grands astronomes de son siècle. Il fut nommé mathématicien des empereurs Rodolphe II. Matthias, et Ferdinand II. Il mit en 1627 la dernière main aux tables de Ticho-Brahé, dont l'empereur Rodolphe l'avait chargé, et qui furent nommées tables rodolphines.

Il mourut en 1630 à Ratisbonne, où il était allé pour solliciter le payement des arrérages de sa pension, que les trésoriers de l'épargne ne lui fournissaient point. Malheur aux savants qui dépendent des intendants de finances, gens qui pour bien servir le prince, fatiguent par mille difficultés les hommes de lettres à qui il fait des pensions, et lui laissent par ce moyen la gloire d'une libéralité infructueuse. Kepler éprouva sans-cesse leurs rebuts ; mais il ne discontinua point ses travaux, par lesquels il s'est acquis une très-haute réputation.

C'est lui qui a trouvé le premier la vraie cause de la pesanteur des corps, et cette loi de la nature dont elle dépend, que les corps mus en rond, s'efforcent de s'éloigner du centre par la tangente : ce qu'il a expliqué par la comparaison des brins de paille mis dans un sceau d'eau, lesquels si l'on tourne en rond le sceau d'eau, se rassemblent au centre du vase.

Kepler est encore le premier qui ait appliqué les spéculations de mathématiques à l'usage de la Physique. Il a trouvé le premier cette règle admirable appelée de son nom la règle de Kepler, selon laquelle les planètes se meuvent. Enfin, il a fait sur l'optique des découvertes importantes, et Descartes reconnait que cet habîle homme a été son premier maître dans cette science.

Kepler avait aussi des opinions assez singulières : on dirait qu'il a donné à la terre une âme douée de sentiment, et qu'il a cru que le soleil et les étoiles étaient animées.

Il nous reste plusieurs ouvrages de cet habîle homme, dont vous trouverez la liste dans le père Nicéron. Les principaux sont, 1. Prodromus dissertationum, ou mysterium cosmographicum : c'est celui de tous ses ouvrages qu'il estimait le plus ; il en fut tellement charmé pendant quelques temps, qu'il avoue, qu'il ne renoncerait pas pour l'électorat de Saxe, à la gloire d'avoir inventé ce qu'il débitait dans ce livre. 2. Harmonia mundi, avec une défense de ce traité. 3. De cometis, libri tres. 4. Epitome astronomiae copernicanae. 5. Astronomia nova. 6. Chilias Logarithmorum, etc. 7. Nova stereometria doloriorum vinariorum, etc. 8. Dioptrice. 9. De vero natali anno Christi. 10. Ad Vitellionem paralipomena, quibus Astronomiae pars optica traditur, &c.

Louis Kepler son fils avait rassemblé tous les ouvrages manuscrits de son père, dans le dessein de les faire imprimer ; mais ce dessein n'a point été exécuté. Michel Gottlieb Hanschius a publié à Leipsick, 1718 in-fol. les lettres latines de ce fameux astronome, accompagnées d'une longue histoire de sa vie. (D.J.)