LE, (Géographie moderne) rivière de l'Amérique méridionale, qui prend sa source dans les mines du Brésil, et se rend dans l'Amazone, entre les forts de Paru et de Curupa, par plusieurs bouches. Le Xingu. peut avoir une lieue de large à son embouchure.

C'est la même rivière que le P. d'Acunha nomme Paranaiba, et le P. Fritz dans sa carte, Aoripana ; elle descend, ainsi que celle de Topayos, des mines du Brésil ; elle a un saut à sept à huit journées au-dessus de son embouchure, ce qui n'empêche pas qu'on ne puisse la remonter en canot, au-moins deux cent lieues, s'il est vrai que cette navigation demande plus de deux mois.

Ses bords abondent en deux sortes d'arbres aromatiques, l'un appelé cuchiri, et l'autre puchiri. Leurs fruits sont à-peu-près de la grosseur d'une olive ; on les rape comme la noix muscade, et on s'en sert aux mêmes usages. L'écorce du premier a la saveur et l'odeur du clou de girofle, que les Portugais nomment cravo : ce qui a fait appeler par corruption l'arbre qui produit cette écorce, bois de crabe par les François de Cayenne. Si les épiceries qui nous viennent de l'Orient, laissaient quelque chose à désirer en ce genre, celles-ci seraient plus connues en Europe. On ne laisse pas d'en porter à Lisbonne une assez grande quantité. Elles passent en Italie et en Angleterre, où elles entrent dans la composition de diverses liqueurs. (D.J.)