(Géographie moderne) ville d'Espagne au royaume de Valence, sur le penchant d'une colline, au pied de laquelle coule le Xucar, à neuf lieues au midi de Valence, et à vingt au nord - ouest d'Alicante.

Philippe V. traita inhumainement cette ville dans le cours de la guerre du commencement de ce siècle, parce qu'elle s'était déclarée par la force en faveur de Charles, archiduc d'Autriche. Il la fit assiéger, en 1706, et raser de fond-en-comble après l'avoir prise. Ensuite considérant la beauté de sa situation, il éleva sur ses ruines une autre ville qu'on nomme à-présent San-Phelipe. Long. 16. 50. latit. 58. 55.

Le pape Calixte III. était natif de Xativa. Il canonisa l'homme qui lui avait prédit son élévation au pontificat, qu'il n'obtint cependant qu'à l'âge de 76 ans. Il excita toute l'Europe à prendre les armes contre le turc, et ce projet ne fut pas heureux pour les chrétiens. Il donna les meilleurs bénéfices à ses parents qui ne les méritaient guère. Il mourut en 1458, au bout de trois ans et quelques mois de règne.

André, (Jean) mahométan, naquit à Xativa dans le XV. siècle, et succéda à son père dans la charge d'alfaqui de cette ville ; mais il abandonna sa religion, et se fit chrétien. Il est auteur d'un livre intitulé confusion de la secte de Mahumed. Ce livre a été publié premièrement en espagnol, et traduit sur l'italien en français par M. le Févre de la Boderie, Paris 1574, in -8°. Tous ceux qui écrivent contre le mahométisme, citent beaucoup cet ouvrage.

Malvenda (Thomas) religieux dominicain, né à Xativa en 1566, mourut à Valence en Espagne en 1628 à 63 ans. Les ouvrages qui subsistent encore de lui, sont : 1°. un traité de Anti - Christo, dont la meilleure édition est celle de 1621. 2°. Une nouvelle version du texte hébreu de la bible, avec des notes, imprimée à Lyon en 1650, en 5 vol. in-fol.

Espagnolet (Joseph-Robert Ribera, dit l') peintre dont je n'ai point parlé en traitant des écoles de peinture, naquit en 1589 à Xativa, et mourut à Naples en 1656. Il étudia la manière de Michel-Ange Caravage, et se plut comme lui à représenter des sujets terribles et pleins d'horreurs. Né dans la pauvreté, un cardinal fut frappé de ses talents, et touché de son indigence, il l'emmena dans son palais et le combla de faveurs ; mais l'Espagnolet voyant que son changement de fortune le rendait paresseux, quitta le cardinal pour reprendre le goût du travail. Il se rendit à Naples, s'y fixa, en devint le premier peintre, et s'y enrichit. Ses principaux ouvrages sont dans cette ville, et à l'Escurial. Il y a beaucoup d'expression dans ses têtes, mais son goût n'est pas noble, et son pinceau n'a rien de gracieux. (D. J.)