(Géographie moderne) en latin Salsulae, forteresse de France, dans le Roussillon, aux confins du Languedoc, sur le grand chemin de Perpignan à Narbonne, entre les montagnes et un grand étang, qui prend quelquefois le nom de Salses, et quelquefois le nom de Leucate.

La forteresse de Salses a été bâtie par Charles-Quint, et il s'est formé dans ce lieu un village qui a le titre et les prérogatives de ville. Il est à quelque distance du fort, à 2 lieues au-deçà de Perpignan, et à une lieue de la Méditerranée. Le prince de Condé prit le fort en 1639 ; les Espagnols le reprirent en 1640, mais il a été soumis à la France après la conquête de Perpignan. Longitude 20. 34'. latitude 43. 36'.

Salses est célèbre par sa fontaine, qui porte le même nom, fons Salsulae. Ce nom exprime la qualité de ses eaux. Elles étaient, selon Méla, plus salées que celles de la mer. Il ajoute qu'auprès de cette fontaine était une plaine couverte de roseaux qui formait un marais, où l'on avait reconnu par la nature de ce qu'on retirait du fond, que la mer y pénétroit. Delà, dit-il, quelques auteurs grecs et latins avaient imaginé que les poissons qu'on y prenait par diverses ouvertures, y croissaient dans la terre, idée absurde, ajoute Méla.

L'existence de ces sortes de poissons est constatée pour le Roussillon par le témoignage des anciens. Athenée nous a conservé un passage de Polybe, qui en faisait une mention particulière : cet auteur disait qu'il y avait auprès des Pyrénées une vaste plaine, qui s'étendait jusqu'à la rivière de Narbonne, c'est-à-dire l'Ande, Atax, où l'on trouvait des poissons ; que le terroir en était léger, et couvert d'une grande quantité de chiendent ; que l'eau des rivières voisines y pénétroit sans peine ; que les poissons attirés par l'appât de ce chiendent s'y insinuaient, et que comme ils se répandaient dans toute la côte, on en faisait une pêche abondante. Strabon en dit aussi quelque chose. (D.J.)