LA, (Géographie moderne) ville de l'Amérique méridionale, au Chili, dans l'évêché de Sant-Jago. Cette ville qui est la première du gouvernement de Chili, et la plus proche du Pérou, fut bâtie par le gouverneur du Chili, Petro de Valdivia, l'an 1544. Il lui donna le nom de Séréna sa patrie ; mais les Espagnols l'ont appelée depuis Coquimbo, du nom de la vallée dans laquelle elle est bâtie. C'est une grande ville, dont les rues sont larges, longues et tirées au cordeau, mais dans chacune desquelles on trouve à peine six maisons ; et quelles maisons encore ? Elles sont toutes basses, étroites, et couvertes de feuilles de palmier ; elles ont toutes un grand jardin, où l'on cueille tous les fruits d'Europe et du pays, qui sont d'un goût merveilleux, et dans une abondance étonnante.

Il passe au nord de la ville, une belle rivière, qui prend sa source dans les hautes montagnes des Andes ; elle arrose la vallée, qui est toute remplie de bestiaux qui y paissent pêle-mêle, sans qu'on en prenne aucun soin.

Le port de la Séréna est sous le 30e deg. de latitude méridionale, dans une baie fort étendue, et située environ à deux lieues de la ville. C'est dans ce port, aussi grand que commode, que l'on décharge les navires.

Comme la rivière qui fertilise la vallée, passe aussi dans la ville, elle y apporte abondamment du vin, du blé, des fruits, de la viande, et du poisson ; cette ville ne manque pas de couvents, il y en a de cordeliers, de dominicains, de pères de la merci, de jésuites, etc.

Ce pays était autrefois fort peuplé, il est à-présent presque désert ; les Espagnols, dans le temps de leurs conquêtes, et depuis, par les travaux des mines d'or et de cuivre, ont tellement détruit tous les habitants de cette contrée, que les mines d'or et de cuivre qui s'y trouvent, ont été abandonnées, faute de monde pour y travailler.

Longitude de la Séréna, suivant le P. Feuillée, 306. 24. 15. lat. 29. 54. 10. elle est de 73. 35. 45. plus occidentale que l'observatoire de Paris. (D.J.)