voyez VERDIER.

VERDUN, (Géographie moderne) en latin Verunum, Veronum, Verodunum, Viridunum, Virununo, etc. ville de France, capitale du Verdunais, sur la Meuse, qui la coupe en deux parties, à 10 lieues au couchant de Metz, à 18 au sud-ouest de Luxembourg, et à 64 au levant de Paris. Elle est partagée en ville haute, ville basse, et ville neuve. On y compte neuf paroisses, et environ quinze mille habitants ; mais c'est un poste important, soit pour défendre l'entrée du royaume du côté de la Champagne, soit pour servir de place d'armes au haut de la Meuse : aussi l'a-t-on fortifié avec soin, et le maréchal de Vauban a fait de la citadelle une place régulière.

L'évêché de Verdun est sous la métropole de Trèves dès l'an 410, et rapporte environ cinquante mille livres de rente. Le diocèse de cet évêché renferme 192 paroisses.

Le gouverneur de Metz commande aussi à Verdun, où il y a pourtant un gouverneur particulier, qui est en même temps gouverneur de la citadelle, et jouit de dix mille liv. d'appointements. Long. 22. 56. 15. lat. 49. 9.

L'itinéraire d'Antonin est le premier ancien monument où l'on trouve Verdun ; mais cette ville a été célèbre depuis l'établissement des François dans les Gaules, et elle a fait toujours partie du royaume d'Austrasie, tant sous les rois Mérovingiens, que sous les Carlovingiens. Othon premier conquit Metz, Toul et Verdun avec le reste du royaume de Lorraine. Ce prince et ses successeurs établirent à Verdun des comtes qui relevaient des empereurs. Les habitants de cette ville se mirent sous la protection du roi Henri II. l'an 1552. Enfin par la paix de Munster, Louis XIV. fut reconnu souverain de la ville de Verdun et de l'évêché, en conséquence de la cession que l'empereur et l'empire lui en avaient fait dans le traité de Westphalie. Depuis ce temps-là, Clément IX. a donné un indult perpétuel l'an 1669 aux rois de France, pour nommer à toujours à l'évêché de Verdun, et aux bénéfices consistoriaux. Si vous désirez de plus grands détails, lisez l'histoire de la ville de Verdun par Rousse, Paris 1745, in-4°.

Picard (Benoit) capucin, a laissé en manuscrit une histoire de cette ville, où naquit (Nicolas) Pseaume, qui quoique fils d'un simple laboureur, devint évêque de sa patrie. Il assista en cette qualité au concîle de Trente à la suite du cardinal de Lorraine, et mourut en 1575. Il a le premier mis au jour les decrets de ce fameux concîle ; mais ce sont les délibérations secrètes des congrégations dont on est curieux, car les actes publics sont connus de tout le monde.

Joly (Claude), prédicateur célébre, naquit en 1610, dans le diocèse de Verdun, se distingua par ses prédications, fut curé de S. Nicolas des Champs à Paris, devint évêque d'Agen, et mourut en 1678, à 68 ans.

On a fait plusieurs éditions de ses prônes qui sont estimés. Ils sont en huit volumes in-12. et l'on en est redevable à Richard (Jean), natif de Verdun, lequel se fit recevoir avocat, et ne s'occupa que de l'éloquence de la chaire. Il a composé lui-même plus de vingt volumes in-12. de sermons ou discours sur la morale chrétienne, outre un dictionnaire moral, ou de la science universelle de la chaire. Il mourut à Paris en 1719 âgé de plus de 75 ans. La manière de prêcher de M. Joly était très-pathétique, car il n'écrivait que le commencement, la division, et les chefs de ses prônes, et s'abandonnait ensuite aux mouvements de son cœur. Les libertins qui avaient intérêt de le décrier, comparaient ses talents avec ceux de Moliere, et disaient que Moliere était plus grand prédicateur, et M. Joly plus grand comédien.

VERDUN, (Géographie moderne) en latin moderne Viridunum castrum ou Viridunus ; petite ville de France dans la Bourgogne, au confluent du Doux et de la Saone, à 3 lieues de Châlons, avec titre de comté. Elle députe aux états de la province alternativement avec les villes de la Bresse châlonnaise. Long. 21. 30. latit. 46. 50. (D.J.)

VERDUN, (Géographie moderne) ville ou bourg de France dans le bas Armagnac, sur la Garonne, à 5 lieues au-dessous de Toulouse, élection de Riviere-Verdun. Cette place était considérable du temps des Albigeais, et on la qualifiait alors du titre de nobîle castrum ; aujourd'hui c'est une pauvre bicoque.

VERDUN, rivière de, (Géographie moderne) la Rivière ou pays de Verdun, est un canton de la basse Gascogne, situé entre la Garonne et l'Armagnac : ce petit pays appartenait au comte de Toulouse. Il prend son nom de Verdun, qui est le siege de la justice. On appelle ce canton Rivière de Verdun, parce qu'il est situé et compris entre les trois rivières de Garonne, de Save et de Gimone. (D.J.)