(Géographie moderne) île de la mer du Nord, et la plus considérable entre les Açores ; elle a environ quinze lieues de tour, trente mille habitants, et est toute environnée de rochers qui la rendent presque imprenable. Cette île est abondante en poisson, en viande, en fruits, en gros bœufs qui sont les plus beaux du monde, en racines qu'on nomme barates, et en blé ; mais elle manque d'huile, de sel, de chaux, et de toutes sortes de poteries. On conserve le blé dans des puits creusés en terre, et scellés d'une pierre à leur ouverture.

La capitale de l'île se nomme Angra ; elle a cinq paroisses, et est le siege d'un évêque, suffragant de Lisbonne. Son havre fait en forme de croissant, est le seul mouillage qu'il y ait dans l'île ; le principal commerce de Tercère, est en pastel ; les passages des flottes de Portugal et d'Espagne, qui vont aux Indes, au Brésil, au Cap-verd, apportent par le commerce du profit aux habitants.

Les Portugais ayant observé que lorsqu'un vaisseau est au méridien des Açores, l'aiguille marine frottée d'aiman, regarde directement le septentrion, sans aucune variation ni vers l'orient, ni vers l'occident, mais qu'au-delà et au-deçà, elle incline un peu vers l'une ou l'autre partie du monde, cette observation leur a fait placer à Tercère le premier méridien, au-lieu que les François le posent dans l'île de Fer, l'une des Canaries. (D.J.)