ou SAINCTES, (Géographie moderne) on écrivait anciennement Xaintes ; ville de France, capitale de la Saintonge, sur la Charente, qu'on y passe sur un pont, à 16 lieues au sud est de la Rochelle, et à 25 au nord-est de Bourdeaux.

Cette ville, qui du temps d'Ammien Marcellin, était une des plus florissantes de l'Aquittaine, est aujourd'hui une petite et pauvre ville ; ses rues sont étroites, et les maisons mal bâties. Il y a cependant une sénéchaussée, un présidial, et une élection, qui est de la généralité de la Rochelle. Les Jésuites y ont tenu un collège, et les Lazaristes y tiennent un séminaire.

L'évêché de Saintes, qui passe pour un des plus anciens des Gaules, est suffragant de Bourdeaux ; il vaut douze à quinze mille livres de revenu, toutes les charges acquittées. Il est composé de 565 églises, tant paroissiales que succursales ; ces dernières sont au nombre d'environ 60. Le chapitre de la cathédrale est composé d'un doyen et de vingt-quatre chanoines, dont les quatre qui ont les dignités, sont nommés par l'évêque, quoique le chapitre soit indépendant de lui.

On a tenu divers conciles à Saintes ; savoir en 563, 1075, 1080, 1088 et 1096 ; c'est dans ce dernier que fut ordonné le jeune des veilles des apôtres.

Il y a dans un fauxbourg de cette ville, une riche abbaye de bénédictines, fondée l'an 1047, sous le titre de Notre-Dame. Long. 37. 2. lat. 45. 39.

La ville de Saintes s'appelait anciennement Mediolanum, comme Milan dans la Gaule cisalpine, et elle avait un amphithéâtre avec beaucoup d'autres marques de grandeur lorsqu'elle était située sur une montagne. Cette ville que les auteurs, jusqu'au cinquième siècle, appellent Mediolanum, ayant été entièrement ruinée par le passage des Vandales, et des autres barbares qui traversèrent les Gaules pour aller en Espagne, fut rebâtie dans une situation plus commode que l'ancienne, car elle est sur le bord de la Charente. Depuis ce temps-là, le nom Mediolanum n'a plus été en usage, on ne s'est servi que de celui du peuple Santones, d'où est venu le mot de Saintes.

Amelotte (Denys), père de l'oratoire, naquit à Saintes, en 1606, et se montra de bonne heure ennemi de MM. de Port-royal, dans l'espérance d'obtenir un évêché. Il a donné une version du nouveau Testament en quatre volumes in -8°. qu'il mit au jour en 1666, 1667 et 1668. Cette version n'est pas fort exacte, et l'on y a trouvé des fautes assez grossières, principalement pour ce qui regarde la critique. Le père Amelotte mourut en 1678, âgé de soixante-douze ans. (D.J.)