SAINT (Géographie moderne) ou plutôt SAN-PAOLO, ville de l'Amérique méridionale au Brésil, dans la capitainerie de Saint-Vincent. C'est une espèce de république indépendante des Portugais, composée de bandits de différentes nations. Ils paient cependant un tribut au roi de Portugal ; on ne les connait guère, parce qu'on ne peut pénétrer dans le pays à cause des bois et des montagnes inaccessibles qui les environnent. Long. 333. 50. lat. mérid. 23. 15.

Il y a une autre San-Paolo, bourgade de l'Amérique méridionale, sur le bord méridional de la rivière des Amazones, à trois journées à l'est de Peyas. Le pape Benait XIV. a érigé en 1745 un évêché dans cette bourgade. (D.J.)

PAUL, SAINT (Géographie moderne) petite ville de Provence, à deux lieues O. de Nice, trois d'Antibes. Long. 24. 58. lat. 40.

Il y a un autre Saint-Paul en Artais, à six lieues d'Arras, et à neuf de Saint-Omer.

PAUL TROIS CHATEAUX, SAINT (Géographie moderne) petite ville de France au bas-Dauphiné, capitale du Tricastinais, avec un évêché suffragant d'Arles, dont S. Sulpice fut le premier évêque. Elle est située au penchant d'une colline sur les frontières de la Provence, à une lieue du Rhône, 5 S. E. de Viviers, 7 S. de Montelimar, 135 de Paris. Longit. suivant Cassini 22. 30'. 30''. lat. 44. 20. (D.J.)

PAUL, cathédrale de Londres, SAINT (Arch. moderne) cette magnifique cathédrale n'était devant l'incendie de Londres, qu'un triste et déplorable bâtiment qui servait d'écurie ; mais le chevalier Wren en a fait un temple plein de grandeur et de majesté ; et il ne tint pas à lui de le rendre encore plus superbe, lorsque le préjugé pour les cathédrales modernes l'obligea de concilier le mieux qu'il put le goût gothique avec celui de la belle architecture.

Le dessein ayant été approuvé, et une taxe sur le charbon fournissant les fonds nécessaires pour l'exécution, il commença à y travailler en 1675. Il fallut d'abord écarter les ruines de l'ancien édifice, et l'architecte signala son génie par l'heureuse application qu'il fit de la poudre-à-canon et du bélier des Romains, pour renverser des restes de tours et de murailles massives. Comme il se proposait de construire un édifice durable, il ne voulut pas bâtir, ainsi que ceux qui l'avaient précédé, sur de faibles fondements. Gêné cependant par une place étroite, il le fut encore par les pierres qu'il se vit obligé d'employer. Les carrières de Tivoli fournirent au Bramante des colomnes pour le temple de S. Pierre à Rome. Il les fit de neuf pieds de diamètre, surpassant ainsi de près du tiers les plus grosses colomnes que l'antiquité nous a laissées ; ensuite manquant de pierres assez grandes pour les corniches, il en diminua les proportions.

Le chevalier Wren ne trouvait pas en Angleterre de pierres pour les colomnes de plus de quatre pieds de diamètre. Il ne changea point néanmoins, comme le Bramante, les proportions établies dans les dimensions de ses colomnes ; mais il en fit deux rangs, et varia leurs ordres.

Le dôme n'exigea pas des attentions moins fines, pour ramener aux règles de l'antiquité cette invention des siècles postérieurs. La modicité des fonds assignés pour l'ouvrage, l'impatience des habitants de voir cet édifice achevé, causèrent encore de grands désagréments à l'architecte. Il eut cependant le plaisir, après avoir posé la première pierre de son temple en 1675, de faire poser la dernière par son fils en 1710, et de finir en 35 ans la seconde église de l'univers. (D.J.)

PAUL, EPITRES DE SAINT (Critique sacrée) tout le monde les connait, et leur authenticité n'a point été révoquée en doute. Quant au style, S. Irénée, liv. III. ch. VIIIe y a remarqué de fréquentes hyperboles. Origène, en confirmant cette remarque, ajoute qu'il y a dans le style de cet apôtre quantité de façons de parler peu usitées, des phrases et des tours qui ne sont pas grecs. La première de toutes les épitres de S. Paul est la première aux Thessaloniciens, et la dernière de toutes est la seconde à Timothée, qu'il écrivit durant sa prison ; mais l'épitre aux Romains est la première en ordre dans notre recueil, et elle l'était déjà dans le troisième siècle. L'occasion de cette épitre fut, selon Pierre, martyr, l'entêtement des Juifs, qui ne voulurent pas que S. Paul annonçât l'Evangîle aux Gentils, parce qu'ils croyaient que les promesses n'appartenaient qu'à la nation juive ; mais quand les Juifs virent que les apôtres étaient réunis pour adresser publiquement la vocation aux Payens, ils se retranchèrent à prétendre au moins qu'il fallait leur imposer le joug de la loi. S. Paul s'attache donc à prouver dans cette épitre, que les cérémonies de la loi ne sont point nécessaires, et que l'homme n'est point sauvé par leur pratique.

L'épitre aux Hébreux est rangée la dernière dans notre canon. On a lieu de présumer que du temps de Clément d'Alexandrie, cette épitre passait généralement en Orient pour être de S. Paul, mais il n'en était pas de même de l'église latine : au moins paroit-il par S. Jérôme, que de son temps les Latins ne recevaient point cette épitre qui portait, dit-il, le nom de S. Paul. On la donnait à S. Clément, romain. Quoi qu'il en sait, les Hébreux auxquels elle est adressée, sont les juifs de la Palestine, ainsi nommés pour les distinguer des juifs dispersés parmi les Grecs.

Quant à ce qui regarde la vie de S. Paul, elle ne doit point entrer dans cet ouvrage : nous remarquerons seulement qu'il est douteux si cet apôtre a été deux fois à Rome ; cependant Cappel, dont la chronologie apostolique est la plus ingénieuse, et autant qu'on en peut juger, la plus exacte, le prétend de même que l'ancienne tradition. C'est à Rome que l'apôtre souffrit le martyre, sous Néron, dans la persécution de cet empereur contre les Chrétiens, à l'occasion de l'incendie de cette ville qu'il leur impute. Or, comme cet incendie arriva l'an 10 de Néron, et environ la 64 de Notre-Seigneur, il faut que S. Paul ait été mis à mort dans ce temps-là. (D.J.)