ou RIO DE LA PLATA, (Géographie moderne) province de l'Amérique méridionale, dans le Paraguay, des deux côtés de la rivière de la Plata qui lui a donné son nom. Elle est bornée au Nord par la province de Parana, au Midi par le pays des Pampas, au Levant par l'Urciguay, et au Couchant par le Tucuman. On y trouve les villes de Buenos-Ayres, de Santa-Fé, de Corientes, et de Santa-Lucia.

PLATA, la, autrement CHUQUISATA, (Géographie moderne) ville de l'Amérique méridionale au Pérou, capitale de l'audience de Los-Charcas au nord-est du Potosi sur la petite rivière de Cachimayo. Elle fut bâtie l'an 1539 par Pedro-Anzurès, frère de François Pizaro, et il la nomma la Plata, c'est-à-dire l'argent à cause des mines de ce métal qui sont dans le voisinage. Elle a environ dix mille habitants, tant indiens qu'espagnols, au nombre desquels se trouvent plusieurs religieux et religieuses. Son évêché, établi en 1553, fut érigé en archevêché en 1608. Long. 313. lat. mérid. 19. 32.

PLATA, rivière de la, ou RIO DE LA PLATA, (Géographie moderne) grande rivière de l'Amérique méridionale, qui prend sa source au Pérou dans l'audience de Los-Charcas, et Ve se jeter dans la mer du nord par les 35 degrés de latit. mérid. à Buenos-Ayres, où elle a 60 lieues de large, et dans le reste de son cours 20 à 30. Elle fut découverte en 1515, et donne son nom à une province qui s'y est formée par des colonies espagnoles.

Le premier qui entra dans la rivière de la Plata est Juan Dias de Solis en 1515, mais il y fut massacré par les sauvages. Ensuite Sébastien Cabot, anglais, envoyé par Charles-Quint aux Moluques, fut contraint, faute de vivres, d'entrer dans cette rivière en 1526, et d'y essuyer plusieurs combats avec les sauvages. Il y bâtit pour sa défense un fort, où Diego Garcias, portugais, le trouva l'année ensuite ; comme ils recouvrèrent par leur union quelque argent des sauvages, et qu'on n'en avait pas encore apporté de l'Amérique en Espagne, cette rivière fut nommée rio de la Plata, c'est-à-dire rivière d'argent. Les Espagnols y envoyèrent en 1535 Pedro de Mendosa qui mourut en chemin, et en 1540 Alvaro Nunnez. Alors le pays se découvrit peu-à-peu, et les Espagnols y formèrent des colonies. Le P. Feuillée a donné un plan assez exact de la rivière de la Plata dans son Journal d'observations physiques.

Nos fleuves ne sont que des ruisseaux en comparaison de cette rivière semblable à une mer ; elle coule dans un silence majestueux, et traverse des royaumes inconnus, des mondes de solitude où le soleil sourit en vain, et où les saisons sont infructueusement abondantes ; elle nourrit plusieurs nations sauvages, et entoure plusieurs îles dans son sein. C'est le siege de Pan qui est demeuré plusieurs siècles sans être troublé par les crimes des cruels enfants de l'Europe. (D.J.)

PLATA, île de la, (Géographie moderne) île de l'Amérique méridionale au Pérou, sur la côte de l'audience de Quito, à 5 lieues du cap de S. Laurent. Elle a 4 milles de long, et un mille et demi de large. L'ancrage est à l'Orient vers le milieu de l'ile, on y trouve 18 ou 19 brasses d'eau, latit. mérid. 1. 10.

PLATA, (Commerce) ce terme espagnol signifie de l'argent ; et de même le mot de vellon qu'on prononce veillon, signifie du cuivre. On use de ces deux termes non-seulement pour exprimer les espèces de ces deux métaux qui sont fabriquées en Espagne, ou qui y ont cours, mais encore pour mettre de la différence entre plusieurs monnaies de compte dont les Espagnols se servent pour tenir leurs livres dans le commerce.

L'on dit dans cette dernière signification un ducat de plata et un ducat de vellon, un réal de plata et un réal de vellon, enfin un maravedis de plata et un maravedis de vellon ; ce qui augmente ou diminue les sommes de près de la moitié ; 34 maravedis de plata faisant 63 maravedis de vellon ; la piastre ou pièce de huit vaut 272 maravedis de plata, et 510 maravedis de vellon. Savary. (D.J.)

PLATA-BLANCA, (Minéralogie) sorte de minerai ou de métal, comme on parle au Pérou et au Chily, qui se tire des mines d'argent du Potosi, de Lipes et quelques autres montagnes de ces deux parties de l'Amérique espagnole. Ce minerai est blanc, tirant sur le gris, mêlé de quelques taches rouges et bleuâtres, d'où apparemment il a pris son nom, plata-blanca signifiant argent blanc en espagnol. Dict. du comm. (D.J.)