(Géographie moderne) en latin Pontes, petite ville de France dans la Saintonge, près la rivière de Suigne, (en latin Santona), à quatre lieues de Saintes. Les Calvinistes, dans les guerres de religion, en avaient fait une place de sûreté, mais Louis XIII. la fit démanteler en 1621. Elle est partagée par la Suigne, sur laquelle il y avait autrefois plusieurs ponts, qui probablement ont donné le nom à la ville.

Elle a eu des seigneurs qu'on appelait sires, à cause du nombre de fiefs nobles qui en relevaient, et qu'ils ont possédés dans la même maison jusqu'à la fin du XVIe siècle. Guillaume de Nangis rapporte dans sa chronique que le seigneur de Pons, nommé Renaud, alla trouver S. Louis en 1242, et fit en sa présence hommage à Alphonse, comte de Poitiers, frère du roi. La manière dont les sires de Pons rendaient hommage est assez singulière pour mériter d'être rapportée. Le sire de Pons, armé de toutes pièces, ayant la visière baissée, se présentait au roi, et lui disait : " Sire, je viens à vous pour vous faire hommage de ma terre de Pons, et vous supplier de me maintenir en la jouissance de mes privilèges ". Le roi le recevait, et lui devait donner par gratification l'épée qu'il avait à son côté.

César Phebus d'Albret, maréchal de France, laissa une fille qui épousant le comte de Marsan, de la maison de Lorraine, lui remit en propre la sirie de Pons avec tous ses biens. Long. 17. 4. latit. 45. 36. (D.J.)

PONS-MILVIUS, MOLVIUS ou MULVIUS, (Géographie ancienne) pont d'Italie sur le Tibre près de Rome. Ce pont est célèbre dans l'histoire, surtout par la victoire que Constantin y remporta sur le tyran Maxence. Aujourd'hui ce pont est vieux, fort simple, assez mal bâti, et n'est remarquable que par quelques inscriptions que l'on y voit sur des tables de marbre. Le pont ancien a été détruit : c'est sur ses fondements qu'on a bâti celui d'aujourd'hui, à qui on a donné le nom de Ponte-Mole. De ce pont à Rome il y a deux milles ou deux tiers de lieues. Tout ce chemin peut être regardé comme le fauxbourg de Rome, parce qu'on y voit des deux côtés presque continuellement des maisons de plaisance, qu'on appelle vignes, et entr'autres celle du pape Jules III. (D.J.)

PONS-SARVIX ou PONS-SARAVI, (Géographie ancienne) ville de la Gaule belgique sur la Sare. L'itinéraire d'Antonin la met sur la route de Lugdunum, capitale des Germanies, à Strasbourg, entre Divodurum et Strasbourg, à 24 milles de la première et à 22 milles de la seconde. Cette position fait juger que ce doit être aujourd'hui la ville de Sarbrug.

PONS-SOCIORUM, (Géographie ancienne) ville de la Pannonie, selon l'itinéraire d'Antonin, qui la met sur la route de Sopianae à Acincum. Lazius dit qu'on la nomme aujourd'hui Baboleza.

PONS-TRAJANI, (Géographie ancienne) pont magnifique que l'empereur Trajan fit faire sur le Danube, et dont Dion Cassius (Histoire rom. l. LXVIII. ex Xiphilino) a ébauché la description.

Quoique, dit-il, tous les ouvrages de Trajan soient superbes, cependant celui-ci l'emporta sur tous les autres. Les piles de ce pont, ajoute-t-il, qui étaient de pierre de taille (lapide quadrato) étaient au nombre de vingt, et chacune, sans y comprendre les fondements, avait 150 pieds de hauteur sur 60 de largeur : il y avait entre chacune un espace de 170 pieds, et elles étaient jointes par des arches ou ceintres. La dépense d'un pareil ouvrage devait être excessive : mais ce qui est encore plus surprenant, c'est qu'on ait fait ce pont sur un fleuve rempli de gouffres, dont le lit n'est que vase et dont le cours ne pouvait être détourné ailleurs. Quoique la largeur du Danube ne soit pas immense en cet endroit, puisqu'il y en a quelques-uns où il est du double et même du triple plus large, il est constant qu'il n'y avait point d'endroit moins commode que celui-là pour y construire un pont. Comme le fleuve se rétrécissait au-dessus et s'élargissait un peu au-dessous, il en avait plus de rapidité et plus de profondeur, ce qui augmentait la difficulté de l'entreprise.

Ce pont du temps de Dion Cassius n'était plus d'aucun usage : on n'y passait plus, et il n'en restait que les piles qui prouvaient encore son ancienne magnificence. Enfin l'empereur Hadrien craignant que si les Barbares venaient à se rendre maîtres du fort qui était à la tête, ne se servissent de ce pont pour entrer dans la Moesie, fit détruire toute la partie supérieure.

Elle était de pierre, selon Dion Cassius ; mais M. de Marsilly, après avoir examiné à Rome la colonne de Trajan sur laquelle est représenté ce fameux pont et où tout le haut parait être en bois, reprend Dion Cassius d'avoir dit qu'il était de pierre. Il relève pareillement cet historien de quelques autres erreurs dans lesquelles il est tombé dans sa description. Voyez l'ouvrage de M. de Marsilly sur le Danube, l. II. part. I. (D.J.)