S. m. (Histoire ancienne et moderne) c'est le transport du corps, de la maison au lieu de sa sépulture. Après que le corps avait été gardé le temps convenable, qui était communément de sept jours, un hérault annonçait le convoi à peu-près en ces termes : " Ceux qui voudront assister aux obseques de Lucius Titus, fils de Lucius, sont avertis qu'il est temps d'y aller ; on emporte le corps hors de la maison ". Les parents et les amis s'assemblaient ; ils étaient quelquefois accompagnés du peuple, lorsque le mort avait bien mérité de la patrie. On portait les gens de qualité sur de petits lits appelés lectiques, ou hexaphores, ou octaphores, selon le nombre de ceux qui servaient au transport. Les gens du commun étaient placés sur des sandapiles ou brancards à quatre porteurs. Le feretrum parait être le genre, et le lectique et la sandapîle les espèces. Les porteurs s'appelaient vespillones. Le mort avait le visage découvert ; on le lui peignait quelquefois : s'il était trop difforme, on le couvrait. Dans les anciens temps le convoi se faisait de nuit. Cette coutume ne dura pas toujours chez les Romains, et ne fut pas générale chez les anciens. A Sparte quand les rois mouraient, des gens à cheval annonçaient partout cet événement ; les femmes s'échevelaient, et frappaient nuit et jour des chauderons, dont elles accompagnaient le bruit de leurs lamentations. Chaque maison était obligée de mettre un homme et une femme en deuil. Au lieu de bière les Spartiates se servaient d'un bouclier. Les Athéniens célebraient les funérailles avant le lever du soleil. Les joueurs de flute précedaient le convoi en jouant l'ialemos, ou le chant lugubre que les Latins appelaient noenia. Comme on avait multiplié à l'excès le nombre de ces joueurs de flute, il fut restreint à dix ; ils étaient entremêlés de saltinbanques qui gesticulaient et dansaient d'une manière comique ; mais cela n'avait lieu qu'aux convais de gens aisés, et dont la vie avait été heureuse. Cette marche était éclairée de flambeaux et de cierges ; les pauvres allumaient seulement des chandelles. On faisait accompagner le mort des marques de ses dignités et de ses exploits ; il y était lui-même représenté en cire au milieu de ses ayeux, dont on portait les images en buste sur de longues piques : ces images étaient tirées de la salle d'entrée, et on les y replaçait. Si le mort avait commandé les armées, les légions étaient du convoi, elles y tenaient leurs armes renversées ; les licteurs y tenaient aussi les faisceaux renversés : les affranchis y avaient la tête couverte d'un voîle de laine blanc : les fils étaient à la tête, le visage voilé : les filles y assistaient les pieds nuds et les cheveux épars. Chez les Grecs les hommes et les femmes de la cérémonie se couronnaient. Mais il parait que l'ajustement des funérailles a varié ; on s'y habilla de noir, on s'y habilla aussi de blanc. Quelquefois on se déchirait. On louait des pleureuses qui fondaient en larmes en chantant les louanges du mort ; elles se tiraient aussi les cheveux, ou elles se les coupaient, et les mettaient sur la poitrine du mort. Si le mort était sur un char, il y eut un temps où l'on coupait la crinière aux chevaux. Quand la douleur était violente, on insultait les dieux, on lançait des pierres contre les temples, on renversait les autels, on jetait les dieux Lares dans la rue. A Rome, si le défunt était un homme important, le convoi se rendait d'abord aux rostres ; on l'exposait à la vue du peuple : son fils, s'il en avait un qui fût en âge, haranguait ; il était entouré des images de ses ayeux, à qui on rendait des honneurs très-capables d'exciter la jeunesse à en mériter de pareils : de-là on allait au lieu de la sépulture. Voyez
SEPULTURE,
ENTERREMENT,
MORT,
BUCHER, etc.
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