(Géographie moderne) ou le comté de Wilt, province méridionale d'Angleterre. Elle est bornée au nord par le duché de Glocester, au midi par la province de Dorset, au levant par le Berckshire et Hampshire, et au couchant par la province de Sommerset. On lui donne 40 milles de longueur, et 30 de largeur. Il renferme outre Salisbury capitale, vingt villes ou bourgs à marché, et trois cent quatre églises paroissiales.

Entre ces villes et bourgs à marché, il y en a douze qui ont droit de députer au parlement, et quatre autres, qui ont le même privilège, mais qui n'ont pas celui de marché. Il y a outre cela neuf bourgs qui ne députent point au parlement, et qui ont néanmoins droit de marché. Chaque place qui a droit de députation au parlement, envoyant deux députés, et le corps de la province ayant aussi droit d'en envoyer deux, il se trouve que le comté de Wilt nomme trente quatre députés, ce qui est plus qu'aucune autre province d'Angleterre, et même de toute la grande - Bretagne, à la réserve de la province de Cornouailles, qui en envoye quarante-quatre.

Cette province est arrosée de diverses rivières, dont les principales sont l'Isis, le Kennet, l'Avon, le Willy et le Nadder. On la divise en septentrionale et méridionale. La septentrionale est entrecoupée de montagnes et de collines, et couverte de quelques forêts ; la méridionale est une grande et vaste plaine, à perte de vue, couverte en partie de bruyeres, et en partie de pâturages qu'on nomme campagne de Salisbury.

Le Wiltshire est une des plus agréables provinces de la grande-Bretagne. L'air y est doux et sain ; le terroir y est parsemé de forêts, de parcs et de champs fertiles : ajoutez-y ses vastes campagnes, où l'on nourrit une infinité de troupeaux, dont la laine fait la plus grande richesse des habitants.

Pour ce qui est des hommes illustres nés dans ce beau comté, c'est mon affaire de rappeler à la mémoire du lecteur leurs noms et leurs ouvrages.

Hyde (Edouard) comte de Clarendon, et grand-chancelier d'Angleterre, mérite d'être nommé le premier. Il naquit en 1608, et en 1622 il entra dans le collège de la Madelaine à Oxford. En 1625, il vint à Londres au Middle-Temple, où il étudia le droit pendant plusieurs années. En 1633, il fut un des principaux directeurs de la mascarade que les membres des quatre collèges de jurisconsultes de la cour représentèrent à Whitehall, en présence du roi et de la reine, le jour de la Chandeleur. Cette mascarade prouva qu'on était à la cour dans des idées fort différentes des principes de M. Pryne, puisque, c'était une pure critique de son Histriomastix contre les Farces. Hyde fut ensuite aggregé dans plusieurs comités de la chambre-basse ; mais étant enfin mécontent des procédures du parlement contre plusieurs seigneurs, il se retira auprès du roi, qui le fit chancelier de l'échiquier, conseiller privé et chevalier.

Lorsque les affaires du monarque commencèrent à tourner mal, M. Hyde se rendit en France ; en 1657 il fut nommé grand - chancelier d'Angleterre. Quelque temps après, le duc d'Yorck étant devenu amoureux de mademoiselle Anne Hyde, fille ainée du chancelier, l'épousa avec tant de secret, que le roi et le chancelier n'en surent rien. Quoiqu'attaché au roi, il fut fort attentif à ne donner aucune atteinte aux libertés du peuple, et l'on attribue cette sage conduite à une aventure domestique, dont nous devons la connaissance à M. Burnet.

Cet historien rapporte que dans le temps que le jeune Hyde commençait à se distinguer au barreau, il alla rendre visite à son père dans la province de Wilts. Un jour qu'ils se promenaient ensemble à la campagne, ce bon vieillard dit à son fils, que les gens de sa profession donnaient quelquefois trop d'étendue aux privilèges des rais, et nuisaient à la liberté publique, et qu'il lui recommandait, s'il parvenait un jour à quelque élévation dans cette profession, de ne sacrifier jamais les lois et les privilèges de sa patrie, à son propre intérêt, ou à la volonté du monarque. Il lui répéta deux fois ce discours, et tomba presque aussitôt dans une attaque d'apopléxie, qui l'emporta en peu d'heures. Cet avis fit une impression si profonde sur le fils, qu'il le suivit toujours depuis.

En 1664, il s'opposa à la guerre de Hollande, et en 1667, il fut dépouillé de la charge de grand-chancelier par la suggestion de ses envieux et de ses ennemis, appuyée des sollicitations des maîtresses, qui firent de jour en jour tant d'impression sur l'esprit du roi, qu'enfin il consentit, même avec plaisir, de se défaire d'un ancien ministre, qui s'avisait quelquefois de le contrecarrer, et dont les manières graves n'allaient point à son caractère.

Mylord Clarendon se trompa en s'imaginant que l'intégrité d'un homme suffit pour le soutenir dans tous les temps et dans toutes les circonstances ; il éprouva que cette intégrité est un faible appui dans une cour remplie de personnes livrées au libertinage, et au talent de ridiculiser la vertu. Il négligea le crédit qu'il avait dans la chambre des communes, et se perdit par-là totalement ; car cette chambre l'ayant accusé de haute-trahison, il se vit contraint de sortir du royaume, et de se retirer en France. Il alla s'établir à Rouen, où il demeura sept ans, jusqu'à sa mort. Il y finit ses jours en 1674, âgé de 66 ans. On transporta son corps en Angleterre, et il fut inhumé dans l'abbaye de Westminster.

Ses principaux ouvrages sont, 1°. différentes pièces qui ont été recueillies à Londres en 1727 in -8°. et l'on trouvera sa vie à la tête de cette collection. On peut aussi la lire parmi celles des vies des chanceliers, Londres 1708. in 8°. vol. I.

2°. L'histoire de la rébellion et des guerres civiles d'Irlande, a paru à Londres en 1728, in-fol.

Mais son histoire des guerres civiles d'Angleterre, est son principal ouvrage. Le premier volume parut à Oxford en 1702 in-fol. le second en 1703, et le troisième en 1704. Elle a été réimprimée plusieurs fois en 6 volumes in -8°. et traduite en français.

C'est un des plus illustres historiens que l'Angleterre ait produit. La noble liberté de ses réflexions, le glorieux tribut qu'il paye à l'amitié, et la manière dont il voîle le blâme de sa patrie, sont dépeints avec des couleurs si vives, qu'on sent, en le lisant, que c'est le cœur qui parle chez lui. On trouve peu d'auteurs qui lui soient comparables pour la gravité et l'élévation du style, la force et la clarté de la diction, la beauté et la majesté de l'expression, et pour cette noble négligence des périodes, qui fait que les termes conviennent toujours au sujet, avec une propriété que l'art et l'étude ne peuvent donner. Il plait dans le temps même qu'on le désapprouve.

Cet illustre écrivain est plus partial en apparence qu'en réalité, et sa partialité a moins lieu dans l'exposition des faits, que dans la peinture des caractères. Il était trop honnête homme pour altérer les premiers, et sans qu'il s'en aperçut lui-même, ses affections pouvaient aisément lui déguiser les seconds. Un air de bonté et de probité règne dans le cours de l'ouvrage ; et ces deux qualités embellirent effectivement la vie de ce seigneur.

Rawlegh, ou Ralegh (Walter), neveu de l'immortel Walter Rawlegh, dignes l'un et l'autre d'une meilleure fortune que celle qu'ils ont éprouvée. Walter Rawlegh le neveu, naquit en 1586 à Downton en Wiltshire, et se destina à la théologie. Il devint chapelain ordinaire du roi Charles I. docteur en théologie en 1636, et doyen de Wells en 1641. Au commencement des guerres civiles, son attachement au roi le fit arrêter dans sa propre maison, dont on fit une prison, et il y fut si mortellement blessé par son geolier, qu'il mourut bientôt après de sa blessure, en 1646. Ceux de ses papiers qu'on put sauver, ont demeuré plus de trente ans ensevelis dans l'oubli, jusqu'à ce qu'étant tombés entre les mains du docteur Simon Patrick, dans la suite évêque d'Eli, il les publia à Londres en 1679 in -4°. sous le titre de Reliquiae Raleighianae, ou discours et sermons sur différents sujets, par le docteur Ralegh, avec un court détail de la vie de l'auteur.

Potter (Français), théologien, naquit en 1594, et mourut aveugle en 1678, âgé de 84 ans. Il publia à Oxford en 1642 in -4°. un traité plein de folles et savantes recherches, intitulé explication du nombre 666. où l'on démontre que ce nombre est un parfait portrait des traits du gouvernement de Rome, et de tout le corps du royaume de l'Antechrist, avec une réponse solide à toutes les objections imaginables. Ce traité bizarre a été traduit en français, en flamand et en latin.

Il établit dans cet ouvrage, 1°. que le mystère du nombre 666, doit consister dans sa racine carrée qui est 25, comme le mystère du nombre de 144, qui est le nombre opposé à celui de 666, consiste dans la racine carrée qui est 12. 2°. Que le premier nombre des cardinaux et des prêtres de paroisses à Rome, a été fixé à 25, et que le premier nombre d'églises paroissiales a été de même de 25. que le symbole romain consiste en 25 articles, comme celui des apôtres en 12. 3°. Il donne ensuite un court exposé de quelques autres circonstances, où le nombre 25 s'applique, dit-il, d'une manière frappante à la ville et à l'église de Rome, et même à l'église de S. Pierre à Rome. 4°. Que le nombre de 25 est une devise symbolique affectée aux papistes, comme il parait par la messe des cinq playes de J. C. répétée cinq fais, par leurs jubilés fixés à 15 ans, et au 25 de chaque mois, etc. Un ministre anglais fit une grande difficulté à l'auteur ; il lui soutint que 25 n'est point la véritable, mais la prochaine racine de 666.

M. Potter aurait pu mieux employer son temps, car il avait beaucoup de génie pour les mécaniques, et il inventa diverses machines hydrauliques, qui furent très - approuvées par la société royale. Sa mémoire se conserve encore au collège de la Trinité d'Oxford, par un cadran solaire de sa façon, qui est au côté septentrional du vieux carré.

Ludlow (Edmond) fort connu par ses Mémoires, se déclara de bonne heure contre le roi Charles I. et fut un des juges de ce monarque. Après la mort de ce prince, le parlement l'envoya en Irlande, en qualité de lieutenant général de la cavalerie. Dès que Cromwel eut fini ses jours, Ludlow fit tous ses efforts pour rétablir la république ; mais Charles II. ayant été rappelé, il prit le parti de se retirer à Vevay, où il mourut ; c'est dans sa retraite qu'il écrivit ses mémoires imprimés à Vevay en 1698 et 1699, en trois tomes in -8°. Ils ont été traduits en français, et ils ont paru à Amsterdam dans la même année.

Willis (Thomas) célèbre médecin, naquit en 1621, fut un des premiers membres de la société royale, et rendit son nom illustre par ses écrits. Il s'acquit une grande réputation par sa pratique, dont il consacrait une partie du profit à des usages de charité ; il y employait tout ce qu'il gagnait le dimanche, et c'était le jour de la semaine qui lui procurait le plus d'argent. Il mourut en 1675, âgé de 54 ans.

Tous les ouvrages latins du docteur Willis, ont été mal imprimés à Geneve en 1676 in -4°. et très-bien à Amsterdam en 1682 in -4°. Le meilleur des écrits de ce médecin, est son anatomie du cerveau, cerebri anatome, Londres 1664 in -8°. Willis a décrit dans cet ouvrage, la substance médullaire dans toutes ses insertions, ainsi que l'origine des nerfs, dont il a suivi curieusement les ramifications dans toutes les parties du corps. Par-là il est prouvé, non-seulement que le cerveau est la source et le principe de toutes les sensations et de tout mouvement ; mais on voit par le cours des nerfs, de quelle manière chaque partie du corps conspire avec telle ou telle autre, à produire tel ou tel mouvement ; il parait encore que là où plusieurs parties se joignent pour opérer le même mouvement, ce mouvement est causé par les nerfs qui entrent dans ces différentes parties, et qui agissent de concert. Enfin quoique Vieussens et du Verney aient, à divers égards, corrigé l'anatomie des nerfs de Willis, ils ont néanmoins confirmé son hypothèse, en la rectifiant.

Scott (Jean) théologien, naquit vers l'an 1638, et fut nommé chanoine de Windsor en 1691 ; après la révolution, il refusa l'évêché de Chester, parce qu'il ne croyait pas pouvoir prêter les serments requis. Il mourut en 1695. Ses sermons et discours de morale ont été imprimés en cinq volumes in -8°. dont il s'est fait plusieurs éditions. On a réuni ces cinq volumes en un seul in-fol. imprimé à Londres en 1729. Son traité de la vie chrétienne a été traduit en français, Amsterdam 1699.

Norris (Jean), savant et laborieux écrivain, naquit en 1657, et entra dans les ordres sacrés en 1684. Nous ignorons le temps précis de sa mort. Il a beaucoup écrit sur des matières de religion et de métaphysique. On lit dans les œuvres posthumes de Locke, que M. Norris embrassa l'opinion du P. Malebranche, que nous voyons tout en Dieu, et il défendit ce sentiment avec toute l'éloquence possible. Ses mélanges ou recueil de poésies, d'essais, de discours et de lettres, fut imprimé à Oxford 1687 in -8°. La cinquième édition augmentée par l'auteur, a paru à Londres en 1710 in -8°.

Hughes (Jean) écrivain spirituel de notre siècle, naquit en 1677. Dès sa première jeunesse, il mêla la poésie, le dessein et la musique à l'étude des belles-lettres, ayant besoin de s'amuser agréablement, parce qu'il était fort valétudinaire. En 1717, Mylord Cowper, grand-chancelier, le nomma secrétaire pour les commissions de paix, place qu'il occupa jusqu'à sa mort, arrivée à 42 ans, le 17 Fév. 1719, et le même soir que sa tragédie intitulée le Siege de Damas, fut représentée pour la première fois sur le théâtre de Drury-Lane, avec un grand succès.

Il est surprenant que l'auteur ait été en état de composer une pièce aussi remplie d'esprit, dans un temps où la mort le talonnait de près, et où il était trop faible pour copier lui-même son ouvrage. On convient généralement que cette tragédie brille par ses descriptions, que la diction en est pure, que la morale en est belle, que les sentiments y sont convenables aux caractères, et que l'intrigue y est conduite avec simplicité. On trouve néanmoins que l'angoisse de Phocyas dans les IVe et Ve actes, n'est pas suffisamment fondée ; car quel est son crime ? Damas est vivement attaquée par les Sarrazins. Il n'y a point d'espérance de secours. Elle doit donc en très-peu de temps tomber entre leurs mains, être saccagée, et les habitants ne peuvent échapper à l'esclavage. Dans une si dangereuse conjoncture, Phocyas aide à l'ennemi de se rendre maître de cette place, quelques jours plus tôt. Mais sous quelles conditions ? Que tous ceux qui mettront les armes bas seront épargnés, et que chaque habitant aura la liberté de se retirer, et d'emmener avec lui une mule chargée de ses effets ; que les chefs pourront charger six mules, et qu'on leur permettra d'avoir des armes pour se défendre contre les montagnards, en sorte que Duran dit, acte V. scène I. " on ne voit point ici l'image de la guerre, mais celle du commerce, et il semble que les marchands envoyent leurs caravanes dans les pays voisins ".

Il n'y a rien en tout cela qu'un homme de bien n'ait pu faire pour sa patrie. Si Phocyas, dit-on, est coupable, son crime consiste uniquement en ce qu'il a fait par le sentiment de ses propres maux, et pour garantir l'objet de son amour de la violence ou de la mort, ce qu'il aurait pu faire par de plus louables motifs. Mais il ne parait pas que cela soit suffisant pour autoriser les cruels reproches qu'il se fait à lui-même, et la dureté qu'Eudocie lui témoigne. Il aurait été beaucoup plus raisonnable, Ve la fragilité humaine et la grandeur des tentations auxquelles il était exposé, qu'il se fût enfin laissé gagner à embrasser le mahométisme ; alors ses remords auraient été naturels, son châtiment juste, et le caractère d'Eudocie exposé dans un plus beau jour.

Cette observation des connaisseurs parait d'autant plus vraie, que M. Hughes avait suivi d'abord le plan qu'on vient de voir. Mais quand on offrit sa pièce aux directeurs du théâtre de Drury-lane en 1718, ils refusèrent de la représenter, à-moins que le poète ne changeât le caractère de Phocyas, prétendant qu'il ne pouvait être un héros, s'il changeait de religion, et que les spectateurs ne pourraient souffrir sa vue après son apostasie, quels que fussent ses remords, et quelque vive qu'on peignit sa repentance. Il semble pourtant qu'il paraitrait plus digne de pitié que d'exécration, lorsque dans l'angoisse de son âme, il se laisserait enfin persuader, quoiqu'avec répugnance et avec horreur, à baiser l'alcoran. Mais l'auteur qui était dans un état de langueur, craignit que ses parents ne perdissent le profit que cette pièce pourrait leur rapporter, et consentit à changer le caractère de Phocyas.

Il y a dans cette tragédie plusieurs beautés de détail, des situations intéressantes, des peintures vives et des morceaux touchans. Les réflexions que Phocyas fait sur la mort, lorsque Khaled l'en a menacé, sont fortes. " Qu'es-tu, (dit Phocyas en parlant de la mort), objet redouté et mystérieux de la plus grande terreur ? Les routes pour te trouver sont connues ; les maladies, la faim, l'épée, le feu, tout, en un mot, tient nuit et jour les portes ouvertes pour aller à toi. Arrive-t-on au terme, dans ce moment même on n'est plus en état d'y songer. L'instant est passé ! O si ce sont les détresses, les agitations, les angoisses qu'il faut appréhender quand l'âme se sépare du corps, je connais tout cela, j'en ai déjà fait l'épreuve, et je n'ai plus rien à craindre ". Ensuite au moment qu'il tire la flèche qui lui avait percé la poitrine, et qu'il meurt, " tout est fait, s'écrie-t-il à Eudocie.... c'était la dernière angoisse.... enfin j'ai renoncé à toi, et le monde ne m'est plus rien ".

Tous les écrits de M. Hughes sont fort goutés ; ils consistent en poésies, pièces de théâtre, traductions et ouvrages en prose. Il avait traduit une partie de Lucain, lorsque M. Rowe publia tout l'ouvrage. Son ode au créateur de l'univers passe pour une des plus belles qu'il y ait en anglais. Toutes les poésies de cet auteur ont été publiées à Londres en 1739, en deux volumes in -12. Il y a de sa main quantité de morceaux dans le spectateur, ainsi que dans le tatler, entr'autres, les caractères de Léonard de Vinci, de Bacon, de Boyle et du chevalier Newton. On lui attribue l'ouvrage intitulé The lay-monastery, suite du spectateur, dont la seconde édition parut à Londres en 1714, in -12. Enfin on doit à M. Hughes l'édition la plus exacte qu'on ait des œuvres d'Edmond Spencer, Londres 1715, en six vol. in -12. On a mis un abrégé de sa vie et de ses écrits à la tête du premier volume de ses Poems on several occasions, London 1735, in -12.

Ajoutons qu'un des grands amis de M. Hughes, et l'un des meilleurs écrivains d'Angleterre, M. Addisson, était compatriote de ce bel esprit. Il naquit à Wilton, autrefois capitale du Wiltshire, et c'est-là que nous avons donné son article.

Mais l'Angleterre n'a pas eu dans le XVIIe siècle, d'auteur plus célèbre que Hobbes, dont on a parlé à l'article HOBBISME. On sait qu'il naquit à Malmesbury en Wiltshire, et qu'il mourut en 1679, à 91 ans. Cet écrivain fameux est aujourd'hui fort négligé, " parce qu'un système physique ou métaphysique, dit M. Humes, doit ordinairement son succès à la nouveauté, et n'est pas plutôt approfondi, qu'on découvre sa faiblesse. La politique de Hobbes n'est propre qu'à favoriser la tyrannie, et sa morale qu'à nourrir la licence. Quoiqu'ennemi de toute religion, il n'a rien de l'esprit du scepticisme ; il est aussi décisif que si la raison humaine, et la sienne en particulier, pouvaient atteindre à la parfaite conviction. La propriété des termes et la clarté du style font le principal mérite de ses écrits. Dans son caractère personnel, on le représente comme un homme vertueux : ce qui n'a rien d'étonnant, malgré le libertinage de ses principes moraux. Le plus grand défaut qu'on lui reproche, est une excessive timidité ; il parvint à la dernière vieillesse sans avoir jamais pu se réconcilier avec l'idée de la mort. La hardiesse de ses opinions et de ses maximes forme un contraste très - remarquable avec cette partie de son caractère ". (D.J.)