(Géographie moderne) grande ville de l'empire russien, dans la haute-Livonie, et capitale de l'Estonie, sur la côte de la mer Baltique, partie dans une plaine, et partie sur une montagne, avec une forteresse, à 56 lieues au nord de Riga, à 38 au couchant de Narva, et à 60 au couchant de S. Pétersbourg. Long. 42. 40. lat. 59. 24.

Waldemar II. roi de Danemarck, jeta les fondements de cette ville au commencement du XIIe siècle. Elle a été anséatique jusqu'en 1550. Les Suédais la possédèrent ensuite, et aujourd'hui les Moscovites à qui elle appartient, y entretiennent un beau commerce de grains. On l'échange surtout contre le sel que les Hollandais amènent dans ce port, et dont il se consomme une grande quantité en Russie, où tout le pain est avec du sel.

La partie de Revel qui est sur la montagne, est occupée par des maisons neuves ; la partie d'en-bas est habitée par les petites gens. Le château domine la ville, et la Russie y entretient toujours une nombreuse garnison.

Revel était déjà très-forte dans le XVIe siècle, car elle soutint alors deux sieges mémorables ; un en 1470, et l'autre en 1577, contre les Moscovites qui se retirèrent avec perte. L'évêque qui est du rit grec, est suffragant de Riga.

Cette ville jouit encore des mêmes privilèges dont elle jouissait sous Charles XII. Elle ne paye presqu'aucun impôt ; elle conserve ses anciennes lois ; elle entretient une compagnie de soldats à elle, qui fait le service conjointement avec la garnison russe ; mais les paysans sont comme en Pologne et en Russie, les esclaves de leurs seigneurs, qui les vendent comme les bestiaux.

Revel est gouvernée par trois conseils ; celui du czar, qui a la puissance exécutrice ; celui des nobles, dont l'emploi est de veiller aux intérêts de la province ; et celui des magistrats de la ville, qui règle la police et les affaires civiles. (D.J.)

REVEL, (Géographie moderne) petite ville de France, dans le haut Languedoc, au diocèse de Lavaur, près de la rivière de Sor, à 2 lieues de S. Papoul : on l'appelait anciennement la Bastide de Lavaur. Philippe-le-Bel l'érigea en ville, et la fit clorre de murailles. Les Calvinistes la fortifièrent pendant les guerres de religion ; mais ses fortifications furent démolies en 1629. Cependant elle a continué de fleurir jusqu'à la révocation de l'édit de Nantes. Long. 19. 40. lat. 43. 28.

Martin (David), savant théologien, naquit à Revel en 1639 ; se réfugia à Utrecht en 1685, lors de la révocation de l'édit de Nantes, et y mourut en qualité de ministre de l'église française en 1721, âgé de 82 ans. Il a donné plusieurs ouvrages. On estime surtout son Histoire du vieux et du nouveau Testament, imprimée à Amsterdam en 1700, en 2 volumes infol. et enrichie de 424 figures fort proprement gravées. On a réimprimé à Amsterdam, le même ouvrage in-4 °. mais avec de plus petites figures. On a du même théologien la Ste Bible, avec une préface générale, des notes, des préfaces particulières, et des lieux parallèles. Elle parut d'abord à Amsterdam en 1707, en 2 volumes in-fol. et la même année avec de plus petites notes in-4 °. On réimprima la même Bible sans notes, à Amsterdam en 1710 in-8 °. à Hambourg en 1726 in-8 °. et à la Haye en 1748 in-4 °. Tous les journaux du temps ont parlé de ces différentes éditions, ainsi que le P. le Long dans sa bibliotheca sacra, pag. 360 et 838. Enfin M. Martin était en commerce de lettres avec divers savants de grande réputation, tels que messieurs de Sacy, Dacier, Graevius, Ketnerus, Cuper et Mylord Wack, archevêque de Cantorbery, etc. (D.J.)