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Catégorie parente: Histoire
Catégorie : Geographie ancienne
(Géographie ancienne) nom latin qui signifie une maison de campagne, une ferme, une métairie. Les anciens s'en sont aussi servis pour désigner une bourgade, ou un village. On lit dans Ausone :

Villâ lucani tum potieris aco.

Ammien Marcellin écrit melanthiada villam coesarianam, en parlant de Mélanthias, village à cent quarante stades de Constantinople : Eutrope, en parlant de la mort de l'empereur Antonin Pie, dit qu'il mourut apud Lorium villam suam, à douze milles de Rome. Aurélius Victor, Eutrope, et Cassiodore, appellent Acyronem villam publicam, le lieu voisin de Nicomédie, dans lequel mourut l'empereur Constantin. Or Melanthias, Lorium, Acyro, et Lucaniacum, étaient des villages. Ils s'étaient sans-doute formés auprès de quelque maison de campagne, dont ils avaient retenu le nom.

Dans les titres du moyen âge, on remarque qu'il y avait souvent dans un petit pays plusieurs de ces villae, et dans une villa, plusieurs parties nommées aloda, ou aleux, qu'on louait aux paysans. Ces villae, ou maisons de campagne, ont donné commencement à une infinité de villes, de bourgs, et de hameaux, dont les noms commencent ou finissent par ville. C'est ce qui a donné pareillement l'origine au mot français village, comme si on eut voulu désigner par ce mot, un nombre de maisons bâties auprès d'une villa, ou maison de campagne. (D.J.)

VILLA, (Langue latine) villa, chez les Romains, signifiait une métairie, une maison de campagne proportionnée aux terres qui en dépendaient, une maison de revenu ; villa, parce qu'on apportait là les fruits, dit Varron ; mais dans la suite, ce nom passa aux maisons de plaisance, qui loin d'avoir du revenu, coutaient immensement d'entretien.

On changea les prés en jardins,

En parterres ses champs fertiles,

Les arbres fruitiers en stériles,

Et les vergers en boulingrins.

(D.J.)

VILLA FAUSTINI, (Géographie ancienne) lieu de la grande-Bretagne : l'itinéraire d'Antonin le marque sur la route de Londres à Lugullum, entre Colonia et Iciani, à trente-cinq milles de la première de ces places, et à vingt-quatre milles de la seconde. On croit communément que Bury, à sept milles à l'orient de Neumarket, est le lieu que les Romains nommaient Faustini villa. Le roi Edmond y ayant été inhumé, ce lieu prit le nom d'Edmund's-Bury ; et depuis on s'est contenté de dire simplement Bury. Il y a néanmoins quelques écrivains qui veulent que Dummow soit Villa Faustini. (D.J.)

VILLA HADRIANI, (Géographie ancienne) maison de plaisance de l'empereur Hadrien, sur le chemin de Tivoli à Frescati : on en voit les masures, en se détournant un peu à la gauche, et c'est ce que les paysans du quartier appellent Tivoli-vecchio. L'empereur Hadrien avait bâti cette maison de campagne d'une manière des plus galantes, ayant imité en divers endroits le lycée, le prytanée, le portique, le canope d'Egypte, etc. Il y avait aussi bâti une muraille, où l'on avait le soleil d'un côté, et l'ombre de l'autre ; c'est-à-dire qu'il l'avait disposée du levant au couchant. Il y avait encore dans ce lieu deux ou trois temples ; tout cela est détruit. Les statues d'Isis de marbre noir qu'on voit au palais de Maximis à Rome, ont été tirées de ce lieu. (D.J.)

VILLA BORGHESE, (Géographie moderne) maison de plaisance en Italie, à deux milles de Rome, et qui prend son nom de la famille à laquelle elle appartient. On la nomme aussi quelquefois vigne-Borghèse. C'est un lieu très-agréable, qui serait digne d'être habité par un grand prince.

La maison est presque toute revêtue en dehors de bas-reliefs antiques, disposés avec tant de symétrie, qu'on les croirait avoir été faits exprès, pour être placés comme ils sont. Entre le grand nombre de statues, dont les appartements de ce petit palais sont remplis, on admire principalement le gladiateur, la Junon de porphire, la louve de Romulus, d'un fin marbre d'Egypte ; les bustes d'Annibal, de Séneque, et de Pertinax, l'Hermaphrodite, et le vieux Silène qui tient Bacchus entre ses bras : le David frondant Goliath, l'Enée qui emporte Anchise, et la métamorphose de Daphné, sont trois pièces modernes du cavalier Bernin, qui méritent d'être mises au rang des premières.

On sait aussi que ce palais est rempli de peintures rares des modernes. Le S. Antoine du Carrache, et le Christ mort de Raphaël, sont regardés comme les deux principaux morceaux. Si toutes les magnificences qu'on peut voir ailleurs ne sont pas ici si splendidement étalées, on y trouve des beautés plus douces et plus touchantes ; des beautés tendres et naturelles, qui font plus naître d'amour, si elles n'inspirent pas tant de respect. Enfin comme Rome est la source des statues et des sculptures antiques, il faut que le reste du monde cede en cela au palais de la famille de Borghèse. On ne peut rien ajouter à la beauté de ses promenades ; il y a un parc, des grottes, des fontaines, des volières, des cabinets de verdure, et une infinité de statues antiques et modernes. (D.J.)

VILLA DE CONDE, (Géographie moderne) petite ville de Portugal, dans la province d'Entre-Duero-e-Minho, sur la droite ; et à l'embouchure de la rivière d'Ave, entre Barcelos et Porto, avec un petit port. Ses habitants vivent de la pêche. Long. 9. 20. latit. 41. 10. (D.J.)

VILLA DEL SPIRITU SANTO, (Géographie moderne) ville de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne, province de Guaxaca, à 90 lieues d'Antequera, à 3 lieues de la mer ; elle a été bâtie en 1522 par Gonsalve de Sandoval. (D.J.)

VILLA DI SAN DOMENICO, (Géographie moderne) monastère de dominicains, au royaume de Naples, dans la terre de Labour, à trois milles d'Arpino, dans une île que forme le Fibrino, avant que de se joindre au Gariglan.

L'article des couvens n'entre point dans ma géographie ; mais il faut savoir que c'est ici le lieu natal de Cicéron, et que le portique de l'orateur de Rome a passé à des moines qui ne le connaissent pas. Des inquisiteurs ignorants, superstitieux, inutiles au monde, habitent donc aujourd'hui la maison de plaisance du consul qui sauva la république, du beau génie qui répandit dans l'univers les lumières de la raison, de la morale et de la liberté.

C'était une des maisons de campagne où Cicéron se retirait volontiers pour s'y délasser du poids des grandes affaires de l'état. La clarté et la rapidité de la rivière, la fraicheur de ses eaux, sa chute en cascade dans le Liris, l'ombre et la verdure du terrain qu'elle arrosait, planté d'allées de peupliers sur tous les bords, nous donne l'idée d'une perspective champêtre des plus agréables. Quand Atticus la vit pour la première fais, il en fit plus de cas que des maisons de plaisance les plus vantées de l'Italie, déclarant qu'il en préférait les beautés naturelles à la magnificence de leurs dorures, de leurs marbres, et de leurs canaux artificiels. Voulez-vous, disait cet ami à Cicéron, que nous allions nous entretenir dans l'île de Fibrinus qui fait mes délices ? Je le veux bien, répondait Cicéron ; j'aime, comme vous, cet endroit, parce que c'est ma patrie et celle de mon frère.... Nous en sommes sortis. J'y vois un peuple vertueux, des sacrifices simples, et quantité de choses qui me rappellent la mémoire de mes ancêtres. Je vous dirai de plus que c'est mon père qui a pris soin de rebâtir cette maison de campagne, et que c'est ici qu'il a passé presque toute sa vie dans l'étude, et dans le repos que requerait l'état de sa santé valétudinaire. De legibus, dialog. 21, c. j. IIe IIIe (D.J.)

VILLA-FRANCA, (Géographie moderne) nom commun à quelques villes d'Espagne.

1°. Ville d'Espagne, dans la Castille vieille, sur le Tormes, au voisinage de Pegnaranda. Il se fabrique de bons draps dans cette petite ville, que quelques géographes prennent pour l'ancienne Manliana.

2°. Ville d'Espagne, dans le royaume de Léon, aux confins de la Galice. Cette ville médiocrement grande est située dans une vallée au milieu de hautes montagnes.

3°. Petite ville d'Espagne, dans le Guipuscoa, sur l'Oria, entre Ségura et Tolosa. (D.J.)

VILLA-FRANCA DE PANADES, (Géographie moderne) ville d'Espagne, dans la Catalogne, capitale d'une viguerie, à quatre lieues au nord-est de Tarragone. Elle est fermée de murailles. C'est la Carthago Paenorum des anciens. Elle fut bâtie par les Carthaginois qui servirent en Espagne sous la conduite d'Amilcar. Dom Pedro, roi d'Aragon, y finit ses jours l'an 1285. Long. 19. 22. latit. 41. 18. (D.J.)

VILLA-FRANCA, (Géographie moderne) petite place de Portugal, dans l'Estramadure, sur la rive gauche du Tage, entre Santaren et Lisbonne. Son territoire est fertîle en pâturages, et nourrit une grande quantité de troupeaux. (D.J.)

VILLA-FRANCA, (Géographie moderne) petite ville de l'île Saint-Michel, l'une des Açores ; elle est située sur la côte méridionale de l'ile. (D.J.)

VILLA-HERMOSA, (Géographie moderne) ville d'Espagne, au royaume de Valence, sur un ruisseau qui se perd dans la rivière de Milas, à 15 lieues au nord de Valence. Elle a titre de duché érigé l'an 1470. Long. 17. 22. latit. 40. 21. (D.J.)

VILLA-LUDOVISIA, (Géographie moderne) maison de plaisance, en Italie, au voisinage de Rome. Elle est située sur une hauteur, et appartient à la maison Ludovisio, dont elle a pris le nom. Elle est fort connue par une belle collection de tableaux des grands maîtres, du Guide, du Titien, de Raphaël, de Michel-Ange et du Carrache. On y remarque en particulier les statues de Junius Brutus, de Néron, de Domitien, un bas-relief curieux de la tête d'Olympias, mère d'Alexandre, les bustes de Séneque et de Cicéron ; mais la pièce dont les connaisseurs font le plus de cas, et qu'ils estiment singulièrement, est celle d'un gladiateur mourant, admirable morceau de sculpture qu'on a transporté au palais Chigi. Voyez GLADIATEUR EXPIRANT. (D.J.)

VILLA-MAJOR, (Géographie moderne) petite ville d'Espagne, au royaume d'Aragon, près de Saragosse dans un terroir sec et aride. (D.J.)

VILLA-MERGELINA, (Géographie moderne) maison de plaisance, en Italie, au bord de la mer, près de la ville de Naples, du côté du fauxbourg qu'on appelle Chiaia. Frédéric, roi de Naples, en fit présent au poète Sannazar, qui prit aussi le nom d'Actius Sincerus, à la sollicitation de son ami Jovianus Pontanus. Sannazar aimait fort cette maison, et il eut tant de chagrin lorsqu'elle fut ruinée par Philibert, prince d'Orange, général de l'armée de Charles V. qu'il abandonna ce lieu aux religieux servites, qui ont là une église sous l'invocation de la sainte Vierge.

Le tombeau de ce poète est derrière le maître-autel de cette église ; il est tout entier de marbre blanc choisi. Son buste qui est au-dessus, et qu'on dit être fait d'après nature, est représenté avec une couronne de laurier.

Il y a un excellent bas-relief, où l'on voit plusieurs figures de satyres et de nymphes qui jouent. Ce bas-relief est accompagné de deux grandes statues de marbre, l'une d'Apollon, et l'autre de Minerve. Comme quelques personnes ont été scandalisées de voir des statues prophanes dans une église, et sur le tombeau d'un poète chrétien, leurs noms ont été ridiculement changés ; l'on a donné à Apollon celui de David, et à Minerve celui de Judith. Ces statues, et le reste de ce mausolée, qui passe pour une des belles choses du royaume de Naples, sont de la main de Santa Croce. On croit que Sannazar n'est mort qu'en 1532, quoique son épitaphe porte 1530. Elle est conçue en ces termes :

Da sacro cineri flores ; hìc ille Maroni

Sannazarus, musâ proximus, ut tumulo.

Vix. ann. LXXII. A. M. D. XXX.

(D.J.)

VILLA DE MOSE, (Géographie moderne) petite ville de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne, au gouvernement et sur la rive droite de Tabasco, à environ douze lieues de son embouchure. Elle est presque toute habitée par des indiens. (D.J.)

VILLA-NOVA-D'ASTI, (Géographie moderne) petite ville d'Italie, dans le Piémont, au territoire de Quiers, entre Turin et Asti. (D.J.)

VILLA-NUEVA, (Géographie moderne) bourg (oppidum) d'Aragon, qui n'est connu que pour avoir donné la naissance à Michel Servet (Michaèl Serveto) l'an 1509. Ce savant homme méritait de jouir d'une gloire paisible, pour avoir connu longtemps avant Harvey la circulation du sang ; mais il négligea l'étude d'un art qu'on exerce sans crainte, pour embrasser des opinions dangereuses, et qui par l'intolérance de son siècle, pensèrent lui couter la vie à Vienne en Dauphiné, et le conduisirent à Genève sur le bucher, où à la poursuite directe et indirecte de Calvin, il expira au milieu des flammes le 27 Octobre 1553, sans parler et sans rétracter ses opinions.

Il serait superflu de donner la vie de Servet ; et nous en sommes bien dispensés par une foule d'auteurs qui l'ont écrite. Ainsi les curieux pourront consulter la bibliothèque anglaise de M. de la Roche, tom. II. historia Michaèlis Serveti, par M. d'Allworden, dans la bibl. raison. tom. I. d'Artigni, nouv. mémoir. d'hist. de critiq. etc. tom. II. Nicéron, mémoir. des homm. illust. tom. XI. Schelhorn, amoenit. litter. tom. XIV. et M. de Chaufepié, dict. histor.

Mais la requête présentée par Servet dans sa prison le 22 Aout 1553, aux syndics et petit conseil de Genève, nous a paru une pièce trop intéressante pour obmettre de la transcrire ici. Cette requête était conçue en ces termes :

A mes très-honorés seigneurs, messeigneurs les syndics et conseil de Genève. " Supplie humblement Michel Servetus accusé, mettant en faict que c'est une nouvelle invention ignorée des apôtres et disciples, et de l'église ancienne, de faire partie criminelle pour la doctrine de l'Ecriture ou pour questions procédantes d'icelle. Cela se montre premièrement aux actes des apôtres, chap. XVIIIe et xix. où tels accusateurs sont déboutés et renvoyés aux églises, quand n'y a autre crime que questions de la religion. Pareillement, du temps de l'empereur Constantin le grand, où il y avait grandes hérésies des Ariens, et accusations criminelles, tant du côté de Athanasius, que du côté de Arius, ledit empereur, par son conseil, et conseil de toutes les églises, arresta que suyvant la ancienne doctrine, teles accusations n'aviont point de lieu, voyre quand on serait un hérétique comme estoyt Arius. Mais que toutes leurs questions seriont décidées par les églises, et que cetila que serait convencu ou condamné par icelles, si ne se voloyt réduire, par repentance, seroyt banni. La quiele punition a esté de tout temps observée en l'ancienne église contre les hérétiques, comme se preuve par mille aultres histoires et autorités des docteurs. Pourquoy, messeigneurs, suivant la doctrine des apôtres et disciples, qui ne permirent oncques tieles accusations, et suyvant la doctrine de l'ancienne église, en laquiele teles accusations ne estiont poynt admises, requiert ledict suppliant être mis dehors de la accusation criminelle.

Secondement, messeigneurs, vous supplie considérer, que n'a point offensé en vostre terre ni ailleurs, n'a point été sédicieux ni perturbateur. Car les questions que lui tracte, sont difficiles, et seulement dirigées à gens savants, et que de tout le temps que a été en Allemagne, n'a jamais parlé de ces questions que à Oecolampadius, Bucerus, et Capito. Aussi en France n'en ha jamais parlé à home. En voltre que les Anabaptistes sédicieux contre les magistrats, et que voliont faire les choses communes, il les a toujours répreuvé et répreuve. Dont il conclut, que pour avoir sans sédicion aulcune, mises en-avant certaines questions des anciens docteurs de l'Eglise, que pour cela ne doyt aulcunement être détenu en accusation criminelle.

Tiersemant, messeigneurs, pour ce qu'il est étranger, et ne sait les costumes de ce pays, ni comme il faut parler, et procéder en jugement, vous supplie humblement lui donner un procureur, lequiel parle pour luy. Ce fesant, farez bien, et nôtre seigneur prospérera votre république : fait en votre cité de Genève, le 22 d'Aost 1553 ". Michel Servetus de Villeneufve en sa cause propre.

Sans discuter les faits que Servet allegue contre les lois pénales, et qui sont d'une grande force, il est certain qu'il avait raison de se plaindre de ce qu'on l'avait emprisonné à Genève ; il n'était point sujet de la république ; il n'avait point violé les lois, et par conséquent messieurs de Genève n'avaient aucun droit sur lui : ce qu'il avait fait ailleurs, n'était pas de leur ressort ; et ils ne pouvaient sans injustice arrêter un étranger qui passait par leur ville, et qui s'y tenait tranquille ; enfin, il était équitable d'accorder à un tel prisonnier un avocat pour défendre sa cause. On connait les vers suivants et nouveaux d'un genevois sur les opinions de Servet, et la conduite du magistrat de Genève qui le fit bruler :

Servet eut tort, il fut un sot

D'oser dans un siècle falot

S'avouer anti-Trinitaire ;

Mais notre illustre atrabilaire

Eut tort d'employer le fagot

Pour convaincre son adversaire,

Et tort notre antique sénat

D'avoir prêté son ministère

A ce dangereux coup d'état.

Quelle barbare inconséquence ;

O malheureux siècle ignorant ?

On condamnait l'intolérance

Qui désolait toute la France

Et l'on était intolérant.

Voici les ouvrages de Servet ; son Ptolémée parut à Lyon en 1535, en un volume in-folio ; il y a fait des corrections importantes dans la version de Pirckheymher, avec le secours des anciens manuscrits ; mais il n'a pas revu avec le même soin les descriptions qui accompagnent les cartes géographiques. Il donna une seconde édition de son Ptolémée en 1541 ; cette seconde édition qui est ensevelie dans l'oubli, a été imprimée à Vienne par Gaspard Trechsel, et l'auteur la dédia à Pierre Palmier, archevêque de cette ville, qui l'honorait de sa protection ; cette seconde édition est magnifique, mais rare.

Il fit imprimer à Paris, syruporum universa ratio, ad Galeni censuram diligenter exposita, etc. Michaele Villanovano autore, 1537. in-8°. Venise, 1545, et Lyon, 1546.

En 1542, il prit soin à Lyon de l'édition d'une bible imprimée par Hugues de la Porte, à laquelle il joignit des notes marginales, et mit une préface sous le nom de Villa-Novanus. Cette bible est très-rare, et a pour titre : Biblia sacra, ex sanctis Pagnini translatione, sed et ad hebraïcae linguae amussim ita recognita, et scholiis illustrata, ut planè nova editio videri possit, Lugduni, 1542, in-fol. On voit dans la préface que Servet estimait que les prophéties ont leur sens propre et direct dans l'histoire du temps où elles ont été prononcées, et qu'elles ne regardent Jésus-Christ, qu'autant que les faits historiques qui y sont marqués, figuraient les actions de notre Sauveur ; ou même que ces prophéties ne pouvaient s'appliquer à Jésus-Christ que dans un sens sublime et relevé. Il prétend aussi que le fameux oracle des lxx. semaines de Daniel, regarde Cyrus, ses successeurs, et Antiochus.

Servet avait publié en 1531, un petit ouvrage sur la Trinité ; et l'année suivante, il en mit au jour un second sur la même matière. Ces deux ouvrages se trouvent encore joints dans quelques exemplaires qui en restent ; le premier était intitulé : de Trinitatis erroribus, libri septem, per Michaelem Serveto, alias Reves, ab Arragoniâ Hispanum, année 1531. Il contient 119 feuillets in-8°. le lieu de l'impression n'est pas marqué ; mais on sait que c'est Haguenau. Cet ouvrage est fort rare, parce qu'on travailla partout à le supprimer, et qu'on en brula quantité d'exemplaires à Francfort, et ailleurs. En recueillant ceux qui restent encore aujourd'hui dans les bibliothèques de l'Europe, je crois qu'on n'en trouverait guère plus de douze.

En 1532, Servet fit imprimer à Haguenau son second traité contre la Trinité, sous ce titre : Dialogorum de Trinitate, libri duo ; de Justitiâ regni Christi, capitula quatuor, per Michaelem Serveto, alias Reves, ab Arragoniâ Hispanum, 1532. Ce traité ne contient que six feuilles in-8°. il retracte dans l'avertissement plusieurs choses qu'il avait dites dans son premier traité : ce n'est pas qu'il ait changé d'avis sur la doctrine de la Trinité ; mais c'est qu'il trouvait son premier ouvrage très-imparfait : Non quia alia sunt, dit-il, sed quia imperfecta... Quod autem ita barbarus, confusus, et incorrectus prior liber prodierit, imperitiae meae, et typographi incuriae adscribendum sit. Cependant ceux qui ont Ve ce second ouvrage, conviennent qu'il n'est pas mieux écrit, ni plus clair, ni plus méthodique que le premier. L'opinion de Servet, sur la doctrine de la Trinité, est obscure, mal digérée, peu intelligible, et fort différente de celle de Laelius Socin, et de ses disciples.

Son ouvrage intitulé, Christianismi restitutio, parut en 1553 : c'est un in-8°. de 734 pages, qui s'imprima très-secrètement ; les uns disent qu'on en tira 800 exemplaires, et d'autres 1000, qui furent transportés à Lyon en partie, chez Pierre Merrin, et en partie chez Jean Frellon. Ce livre est si rare, qu'on en trouverait à peine trois exemplaires dans le monde. M. de Boze en possédait un, et j'ignore où sont les autres : j'ai Ve cet ouvrage manuscrit en un gros volume in-4°. dans la belle bibliothèque de M. Tronchin, le fils d'Esculape ; car il mérite cet éloge par ses lumières en Médecine ; mais le détail que M. de Chaufepié a donné de ce manuscrit dans son dictionnaire historique, est d'une exactitude qui ne laisse rien à désirer sur la connaissance de cet ouvrage : j'y renvoye le lecteur. (D.J.)

VILLA-NOVA DE CERVERA, (Géographie moderne) ville de Portugal, dans la province d'Entre-Duero-e-Minho, sur la rive gauche du Minho, vers son embouchure, aux confins de la Galice ; elle est très-fortifiée. (D.J.)

VILLA-NUEVA DE LOS INFANTES, (Géographie moderne) petite ville d'Espagne, dans la nouvelle Castille, à trois lieues au nord-ouest de Montiel. (D.J.)

VILLA-POZZI, (Géographie moderne) bourg d'Italie, dans l'île de Sardaigne, sur la rivière de Sépus, à douze lieues au nord-est de Cagliari ; on prend cette bourgade pour la Saralapis de Ptolémée, l. III. c. IIIe (D.J.)

VILLA-REAL, (Géographie moderne) ville d'Espagne, au royaume de Valence, sur le bord de la rivière de Milles ou de Mijarès, à une lieue de la mer, et à quatre au nord d'Alménara. Cette ville a été saccagée, brulée et rasée par le général de las Torrès en 1706, parce qu'elle avait embrassé le parti de l'archiduc. Long. 17. 45. latit. 40. (D.J.)

VILLA-REAL, (Géographie moderne) ville d'Espagne, dans la province de Tra-los-Montes, au confluent des rivières de Corgo et de Ribera, avec titre de marquisat. Elle n'a que deux paroisses. (D.J.)

VILLA-RUBIA, (Géographie moderne) petite ville d'Espagne, dans la nouvelle Castille, près du Tage au midi, au nord-est de Tolede. Long. 14. 18. lat. 39. 55. (D.J.)

VILLA-RUBIA DE LOS-OJOS, (Géographie moderne) petite ville d'Espagne dans la nouvelle Castille. Le surnom de Los-Ojos lui a été donné parce qu'elle est située près des Ojos de la Guadiana, c'est-à-dire près des petits lacs que cette rivière forme en sortant de dessous la terre, après avoir disparu durant quelque espace de chemin.

VILLA-VICIOSA, (Géographie moderne) ou plutôt Villa-Visoza, c'est-à-dire vallée agréable à voir ; ville de Portugal dans la province d'Alentéjo, à 8 lieues au sud-ouest d'Elvas, et à 35 au sud-est de Lisbonne. Cette ville est fortifiée à la moderne, et a droit de députer aux états ; elle renferme deux églises paroissiales, huit couvens, et à peine deux mille ames. Les ducs de Bragance y ont autrefois résidé, et par cette raison c'est un propre du roi de Portugal. Il y a dans le fauxbourg de cette ville un temple, qui était anciennement consacré à Proserpine, comme il parait par l'inscription suivante qu'on y a trouvée.

Proserpinae servatrici,

C. Vettius, Syvinus

Pro. Eunoide. Plautilla

Conjuge. Sibi Restituta

V. S. A. L. P.

Ces dernières lettres signifient, votum solvens animo libens posuit. Le terroir de Villa-Viciosa a des carrières d'un beau marbre verd, et est très-fertîle en toutes sortes de denrées. Long. 10. 13. latit. 38. 37. (D.J.)




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