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Catégorie parente: Histoire
Catégorie : Geographie ancienne
(Géographie ancienne) ancienne ville du Péloponese au royaume d'Argos, bâtie à quatre stades du promontoire, sur lequel était le temple de Neptune. M. Fourmont la reconnut dans son voyage de Grèce en 1730, sur la simple description qu'en fait Pausanias, liv. II. ch. xxxjv.

Une peninsule qui s'étend dans la mer, en s'élargissant et s'arrondissant ensuite, forme deux ports ; la ville est située au-dessus ; des canaux, dont on voit le reste, y apportaient l'eau de plus haut ; deux villages des environs s'appellent encore Halica et Ilé. La vue du Didymos, de l'île Tiparénus, et la proximité du cap Scyllaeum, que l'on appelle encore Scylla, formaient de nouveaux caractères de ressemblance. Mais dès que M. Fourmont eut été dans les églises et dans les maisons, qu'il y eut trouvé beaucoup d'inscriptions qui parlent des Hermionéens, et qu'il eut aperçu des restes des murs de la structure extraordinaire desquels Pausanias n'a pas dédaigné de nous instruire ; M. Fourmont, dis-je, ne douta plus que ce ne fût là cette Hermioné, où il y avait autrefois tant de temples, entr'autres celui de Cerès, surnommée Chtonia ; enfin cette même Hermioné dont les habitants ne croyaient pas qu'ils dussent rien payer à Caron, pour passer dans sa barque fatale, parce qu'ils étaient trop près de l'enfer, et que ce voisinage devait les exempter du tribut ordinaire.

La pourpre de cette ville passait pour la plus précieuse qu'il y eut au monde. Alexandre s'étant rendu maître de Suse, trouva dans Hermioné, dit Plutarque, entr'autres richesses cinq mille quintaux de pourpre, qu'on y avait amassé pendant près de deux siècles, et cette pourpre conservait encore toute sa fleur et son éclat. On comprendra de quelle immense richesse était ce magasin de pourpre, quand on se rappellera qu'elle se vendait jusqu'à cent écus de France la livre, monnaie de nos jours ; en la supposant seulement à cent francs la livre, c'était un objet de cinquante millions. (D.J.)




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