(Géographie ancienne) montagne de l'Armenie. Le Niphate est une grande chaîne de montagnes dans l'Arménie occidentale, qui fait partie du mont Masius, &, selon Ptolémée, du mont Taurus. Il s'étend à l'E. de l'Euphrate entre l'Araxe et le Tigre. Le nom de Niphate veut dire neigeux. Virgile, pour faire sa cour à Auguste, dit dans ses Géorgiques, liv. III. Ve 30. en parlant des victoires de ce prince,

Addam urbes Asiae domitas, pulsumque Niphatem,

Fidentemque fugâ Parthum, versisque sagittis,

Et duo rapta manu diverso ex hoste tropaea.

" J'y ajouterai les villes qu'il a soumises en Asie, les peuples qu'il a vaincus, ceux du mont Niphate, et les Parthes qui s'assurent sur leurs flèches qu'ils lancent en fuyant, et les deux victoires qu'il a remportées lui-même sur deux ennemis fort éloignés l'un de l'autre ". (D.J.)

NIPHATES, (Géographie ancienne) fleuve d'Arménie du même nom que le mont Niphate. Lucain fait mention de ce fleuve : il dit, lib. III. Ve 245. que les Arméniens occupent les rives du Niphate qui roule des pierres :

Armeniusque tenens volventem saxa Niphatem.

Juvenal, Satyre VIe vers 409. parle ainsi des débordements de ce fleuve :

Rumores illa recentes

Excipit ad portas, quosdam facit, iste Niphaten

In populos, magnoque illic cuncta arva teneri

Diluvio.

Enfin Horace, Ode IXe l. II. vers 20. dit :

Cantemus Augusti tropaea

Caesaris, et rigidum Niphatem

Medumque flumen gentibus additum

Victis, minores volvère vortices.

" Célébrons par nos vers les nouveaux exploits d'Auguste : chantons le tigre et l'Euphrate, qui roulent leurs eaux avec moins d'orgueil, depuis qu'il les a ajoutés à nos conquêtes ".

Je dis que le Niphate est le Tigre, et que le fleuve des Medes est l'Euphrate ; car puisque Horace joint le Niphate avec le fleuve des Medes, il parait qu'il ne s'agit point ici du mont Niphate : comme le Tigre tirait ses eaux du Niphate, il en a pris quelquefois le nom vers sa source, avant que d'entrer dans la Mésopotamie ; et ce qui confirme cette conjecture, c'est que le Tigre est sujet au débordement que Juvenal attribue au fleuve Niphate. (D.J.)