Geographie ancienne

(Géographie ancienne) montagnes de Sicîle nommées , par Diodore de Sicile, qui en vante la beauté et la salubrité. Liv. VI. ch. XVIe pag. 283.

Cette chaîne de montagnes, suivant l'opinion la plus commune, s'étend dans la vallée de Démona ; on les appelle présentement monti Sori, et celle où la Chrysa prend sa source, se nomme monte Artesino.

La description que Diodore fait de ces montagnes est confirmée par Fazel ; ce sont, dit ce moderne, les plus belles et les plus agréables du pays ; elles ont des sources en abondance, des vignes, des rosiers, des oliviers, et autres arbres domestiques, qui y conservent toujours leur verdure. Presque toutes les autres montagnes de Sicîle sont nues, dégarnies, ou couvertes seulement de forêts et d'arbres sauvages ; mais celles-ci, ajoute-t-il, sont entièrement différentes ; c'est, selon lui, dans ces montagnes propres à être cultivées, que Daphnis, si célèbre dans les poésies bucoliques, naquit des amours de Mercure, et d'une nymphe du canton ; c'est ici que ce même Daphnis fut changé en rocher, pour avoir été insensible aux charmes d'une jeune bergère. Mais Carrera, ou l'auteur della Antica Syracusa illustrata revendique la naissance de Daphnis près de Raguse, dans une vallée qui est arrosée des eaux de la Loza.

(Géographie ancienne) ancienne ville du Péloponese au royaume d'Argos, bâtie à quatre stades du promontoire, sur lequel était le temple de Neptune. M. Fourmont la reconnut dans son voyage de Grèce en 1730, sur la simple description qu'en fait Pausanias, liv. II. ch. xxxjv.

Une peninsule qui s'étend dans la mer, en s'élargissant et s'arrondissant ensuite, forme deux ports ; la ville est située au-dessus ; des canaux, dont on voit le reste, y apportaient l'eau de plus haut ; deux villages des environs s'appellent encore Halica et Ilé. La vue du Didymos, de l'île Tiparénus, et la proximité du cap Scyllaeum, que l'on appelle encore Scylla, formaient de nouveaux caractères de ressemblance. Mais dès que M. Fourmont eut été dans les églises et dans les maisons, qu'il y eut trouvé beaucoup d'inscriptions qui parlent des Hermionéens, et qu'il eut aperçu des restes des murs de la structure extraordinaire desquels Pausanias n'a pas dédaigné de nous instruire ; M. Fourmont, dis-je, ne douta plus que ce ne fût là cette Hermioné, où il y avait autrefois tant de temples, entr'autres celui de Cerès, surnommée Chtonia ; enfin cette même Hermioné dont les habitants ne croyaient pas qu'ils dussent rien payer à Caron, pour passer dans sa barque fatale, parce qu'ils étaient trop près de l'enfer, et que ce voisinage devait les exempter du tribut ordinaire.

S. m. (Géographie ancienne) peuples de l'ancienne Germanie. Pline donne ce mot comme un nom collectif, qui était commun à quatre grandes nations ; savoir, les Sueves, les Hermundures, les Cattes et les Chérusques ; ils occupaient, selon Cluvier, les pays où sont maintenant la Silésie, la Moravie, la Boheme, les parties septentrionales de l'Autriche et de la Bavière, le Nortgow, une partie de la Franconie, la Hesse et la Thuringe ; mais Cluvier s'est ici donné bien des peines inutiles ; les noms d'Hermions et de Germains ne sont que différentes prononciations de noms du même peuple. (D.J.)
S. m. pl. (Géographie ancienne) ancien peuple de la Germanie. Tacite les range sous les Sueves, et les étend jusqu'au Danube ; il parle, lib. XIII. cap. lvij. des guerres qu'ils eurent contre les Cattes, pour des salines qui étaient à la bienséance de ces deux peuples, ce qui prouve qu'ils étaient voisins l'un de l'autre. Cluvier ose marquer leur habitation et leurs bornes, par des conjectures qui, quoique très-savantes, ne sont pas certaines ; selon lui, leur pays comprenait la principauté d'Anhalt, la partie du duché de Saxe, située entre la Saale et l'Elbe, presque toute la Misnie, excepté la lisière qui est au-delà de l'Elbe, tout le Voigtland, partie du duché de Cobourg, partie de la Franconie sur la gauche du Meyn, partie du haut Palatinat, et enfin une petite portion de la Suabe.

(Géographie ancienne) rivière d'Asie dans l'Aeolie, selon Ptolomée. Elle avait sa source en Phrygie, recevait le Pactole qui venait de Sardis, puis arrosait les murs de Magnésie, du mont Sipyle, et se rendait finalement à la mer. L'Hermus s'appelle aujourd'hui le Sarabat ; M. de Tournefort, en lui conservant son ancien nom, dit : " la rivière d'Hermus, qui nous parut beaucoup plus grande que le Granique, quand nous fumes près de Pruse, est d'un ornement très-agréable à tout le pays ". Cette rivière, ajoute-t-il, en reçoit deux autres, dont l'une vient du nord, et l'autre de l'est ; elle passe à demi-lieue de Magnésie sous un pont soutenu par des piles de pierre ; et après avoir traversé la plaine du nord-nord-est vers le sud, elle fait un grand coude avant que de venir au pont, et tirant sur le couchant, Ve se jeter entre Smyrne et Phocée, comme l'a fort bien remarqué Strabon. Tous nos Géographes au contraire, la font dégorger dans le fond du golfe de Smyrne en deçà de la plaine de Mengmen.