PUISSANCE, (Antiquité romaine et Médailles) magistrature perpétuelle dont les empereurs se revêtirent.

La puissance tribunitienne accordée à tous les empereurs, depuis Auguste, était différente du tribunat du peuple, en ce que le tribunat auquel on continua d'élever des particuliers était annuel, comme toutes les autres magistratures ordinaires, au-lieu que la puissance tribunitienne était perpétuelle. L'autorité des tribuns du peuple était renfermée dans l'enceinte de Rome ; la puissance tribunitienne des empereurs s'étendait par-tout, et l'autorité qu'elle leur donnait ne cessait point lorsqu'ils étaient éloignés de la capitale de l'empire.

Le sénat ne prétendit jamais marquer sur les monnaies, que la puissance tribunitienne était une grâce qu'il accordait au prince, et que dans ce dessein il statuait, que le nombre des tribunats serait réglé d'année en année : si la chose était ainsi, ce nombre se trouverait exprimé plus souvent et plus correctement sur les médailles qui portent la marque de l'autorité du sénat, c'est-à-dire sur les médailles de bronze, et sur celles d'or et d'argent. Il est cependant très-certain que les différentes puissances tribunitiennes se rencontrent également sur les trois métaux, tant avec S. C. que sans cette marque. Les bons princes n'ont pas été plus attentifs que les mécans, à donner au sénat cette prétendue démonstration de déférence ; car le nombre des puissances tribunitiennes n'est pas moins grand dans Tibere, dans Caligula, dans Néron, dans Domitien, dans Commode, et dans Elagabale, que dans Auguste, dans Vespasien, dans Nerva, dans Trajan, dans Antonin-Pie, et dans Marc-Aurele. (D.J.)