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Catégorie parente: Histoire
Catégorie : Géographie ancienne & moderne
(Géographie ancienne et moderne) ville ruinée de l'île d'Andros dans l'Archipel, une des cyclades, au S. E. de Negrepont.

Les ruines de Paléopolis sont à deux milles d'Arna vers le S. S. O. au-delà du port Gaurio : cette ville qui portait le nom de l'ile, comme l'assurent Hérodote et Galien, était fort grande, et située avantageusement sur le penchant d'une montagne qui domine toute la plage ; il en reste encore des quartiers de muraille très-solides, surtout dans un endroit remarquable, où, suivant les apparences, était la citadelle dont Tite-Live fait mention.

Outre les vieux marbres renversés dans ces ruines, on y trouvait encore dans le dernier siècle, de belles colomnes, des chapiteaux, des bases, et quelques inscriptions, qui ne sauraient être presque d'aucun usage. Nous tirâmes, dit Tournefort, ce que nous pumes de celle qui nous parut la moins effacée ; il y est parlé du sénat du peuple d'Andros et des prêtres de Bacchus, ce qui fait conjecturer qu'elle avait été placée sur les murailles, ou dans le fameux temple de ce dieu, et que conséquemment elle pouvait marquer la situation de ce bâtiment.

En avançant dans ces ruines, le hasard nous fit découvrir, continue-t-il, une figure de marbre sans tête et sans bras, le tronc avait trois pieds dix pouces de haut, et la draperie en était fort belle. Le long d'un petit ruisseau qui fournit de l'eau à la ville, nous remarquâmes deux autres troncs de marbre où le grand goût du sculpteur paraissait encore. Ce ruisseau fait souvenir de la fontaine appelée le présent de Jupiter ; mais elle s'est perdue dans ces ruines, ou c'est le ruisseau même à qui on avait donné ce nom.

Quoi qu'il en sait, cette fontaine, au rapport de Mutianus, avait le goût du vin dans le mois de Janvier, et ne devait pas être loin de l'endroit des ruines de nos jours, puisque Pline la place proche le temple de Bacchus, mentionné dans l'inscription dont on vient de parler. Le même auteur dit que ce miracle durait sept jours de suite, et que ce vin devenait de l'eau si on l'emportait hors de la vue du temple. Pausanias ne parle point de ce changement ; mais il avance que l'on croyait que tous les ans pendant les fêtes de Bacchus, il coulait du vin du temple consacré à ce dieu dans l'île d'Andros. Les prêtres sans doute ne manquaient pas d'entretenir cette croyance en vuidant quelques muids de vin par des canaux cachés. (D.J.)




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