S. f. (Art militaire et Politique) ce mot vient du latin, hostis, ennemi. Une hostilité est une action d'ennemi.

Les hostilités ont un temps pour commencer et pour finir, et l'humanité n'en permet pas de toutes les espèces. Il y a des actions qu'aucun motif ne peut excuser.

Les hostilités commencent légitimement lorsqu'un peuple manifeste des desseins violents, ou lorsqu'il refuse les réparations qu'on a le droit d'en exiger.

Il est prudent de prévenir son ennemi ; et il y aurait bien de la maladresse à l'attendre sur son pays, quand on peut se porter dans le sien.

Les hostilités peuvent durer sans injustice autant que le danger. Il ne suffit pas d'avoir obtenu la satisfaction qu'on demandait. Il est encore permis de se précautionner contre des injures nouvelles.

Toute guerre a son but, et toutes les hostilités qui ne tendent point à ce but sont illicites. Empoisonner les eaux ou les armes, bruler sans nécessité, tuer celui qui est desarmé ou qui peut l'être, dévaster les campagnes, massacrer de sang-froid les ôtages ou les prisonniers, passer au fil de l'épée des femmes et des enfants, ce sont des actions atroces qui déshonorent toujours un vainqueur. Il ne faudrait pas même se porter à ces excès, lorsqu'ils seraient devenus les seuls moyens de réduire son ennemi. Qu'a de commun l'innocent qui bégaye, avec la cause de vos haines ?

Parmi les hostilités il y en a que les nations policées se sont interdites d'un consentement général ; mais les lois de la guerre sont un mélange si bizarre de barbarie et d'humanité, que le soldat qui pille, brule, viole, n'est puni ni par les siens, ni par l'ennemi. Cependant il n'en est pas de ces énormités, comme des actions auxquelles on est emporté dans la chaleur du combat.

On demande s'il est permis de tuer un général ennemi. C'est une action que les anciens se sont permise, et que l'Histoire n'a jamais blâmée ; et de nos jours, le seul point qui soit généralement décidé, c'est que l'exécration serait la juste récompense de la mort d'un général ennemi, si elle était la suite de la corruption d'un de ses soldats.

On a proscrit toutes les hostilités qui avaient quelqu'apparence d'atrocité, et qui pouvaient être réciproques.