(Géographie ancienne et sacrée) royaume dont était reine la princesse qui vint à Jérusalem pour voir Salomon. Elle est nommée par J. C. la reine du midi, Matth. XIIe 42. Marc. XIe 31.

Le nom de reine du midi dénote que le pays de cette princesse devait être au midi de la Palestine, ce qui convient à l'Arabie heureuse. Le même passage allégué ci-dessus porte qu'elle vint des extrémités de la terre. L'Arabie enfermée entre deux golfes, et terminée par l'Océan, répond à cette idée dans le style de l'Ecriture. Elle apporta en présent des choses qui se trouvaient autrefois assez communément en Arabie ; savoir de l'or, des parfums et des pierres précieuses. Enfin, les anciens parlent d'un peuple de l'Arabie heureuse, nommé Sabaei, qui admettait les femmes à la couronne. Claudien, in Eutrop. liv. II. vers. 320. dit :

Medis, levibusque Sabaeis

Imperat his sexus : reginarumque sub armis

Barbariae pars magna jacet.

Le nombre des interprêtes de l'Ecriture qui cherchent dans l'Arabie heureuse, les états de la reine de Saba, est assez grand, et fournit des hommes illustres.

Il n'y a pas moins d'interprêtes célèbres qui mettent en Ethiopie la reine de Saba. Josephe qui a ouvert le premier cette opinion, prétend, Antiq. liv. II. c. Ve que la capitale de l'Ethiopie s'appelait Saba, avant que Cambise lui eut donné le nom de sa sœur Méroè.

Les Géographes connaissent une autre Saba, ville d'Asie, dans l'Arabie déserte, à environ six journées de Jérusalem : le nom moderne est Simiscazar, selon Guillandin de papyro commentar. Cependant Ptolémée, l. V. c. xix. nomme cette ville .

Saba est encore un port de l'éthiopie sur le golfe Arabique, selon Strabon, liv. XVI. p. 770. (D.J.)

SABA, ILE DE, (Géographie moderne) Cette île est au nombre des petites Antilles. Sa situation est par les 17 d 86'de lat. au nord de l'équateur, à deux lieues et demie sous le vent de Saint-Eustache, ce n'est proprement qu'un rocher d'environ quatre lieues de circonférence, fort escarpé, et qui n'est accessible que par un seul endroit, au-dessus duquel les Hollandais habitants dudit lieu, ont élevé plusieurs rangs de murailles construites en pierres seches et disposées de telle sorte qu'on peut fort aisément les renverser par partie ou en total sur ceux qui voudraient escalader cette forteresse naturelle : le dessus de ce rocher est occupé par quelques habitations de peu de valeur.

SABA, ou SAVA, (Géographie moderne) et selon M. Delisle, Saua, ville de Perse, dans l'Irac-agemi, ou l'Irac persienne, sur la route de Sultanie à Cont. Elle est située dans une plaine sablonneuse et stérile, à la vue du mont Elvend. C'est une ville toute dépeuplée, et dont les murs sont ruinés. Son commerce ne consiste qu'en peaux d'agneaux. Long. 85. lat. 34. 56. (D.J.)