S. m. (Histoire d'Angleterre) c'est ainsi qu'on nomma dans la grande Bretagne, les partisans de Jacques II. qui soutenaient le dogme de l'obéissance passive, ou pour mieux m'exprimer en d'autres termes, de l'obéissance sans bornes. Mais la plupart des membres du parlement et de l'église anglicane, pensèrent avec raison, que tous les Anglais étaient tenus de s'opposer au roi, dès qu'il voudrait changer la constitution du gouvernement ; ceux donc qui persistèrent dans le sentiment opposé, formèrent avec les Catholiques, le parti des Jacobites.

Depuis, on a encore appelé Jacobites, ceux qui croient que la succession du trone d'Angleterre ne devait pas être dévolue à la maison d'Hanovre ; ce qui est une erreur née de l'ignorance de la constitution du royaume.

On peut faire actuellement aux Jacobites, soit qu'ils prêtent serment, ou n'en prêtent point, une objection particulière, qu'on ne pouvait pas faire à ceux qui étaient ennemis du roi régnant, dans le temps des factions d'Yorck et de Lancastre. Par exemple, un homme pouvait être contre le prince, sans être contre la constitution de son pays. Elle transportait alors la couronne par droit héréditaire dans la même famille ; et celui qui suivait le parti d'Yorck, ou celui qui tenait le parti de Lancastre, pouvait prétendre, et je ne doute pas qu'il ne prétendit, que le droit ne fût de son côté. Aujourd'hui les descendants du duc d'Yorck sont exclus de leurs prétentions à la couronne par les lais, de l'aveu même de ceux qui reconnaissent la légitimité de leur naissance. Partant, chaque Jacobite actuellement est rebelle à la constitution sous laquelle il est né, aussi-bien qu'au prince qui est sur le trone. La loi de son pays a établi le droit de succession d'une nouvelle famille ; il s'oppose à cette loi, et soutient sur sa propre autorité, un droit contradictoire, un droit que la constitution du royaume a cru devoir nécessairement éteindre. (D.J.)