(Géographie et Histoire naturelle) fameuse montagne et volcan d'Islande, situé dans la partie méridionale de cette ile, dans le district appelé Rangerval-Syssel. Si l'on en croit M. Anderson dans sa description d'Islande, le mont Hecla a vomi des flammes pendant plusieurs siècles sans discontinuer, et présente toujours un coup-d'oeil effrayant à ceux qui s'en approchent : mais des relations plus modernes et plus sures ont fait disparaitre les merveilles qu'on racontait de ce volcan ; elles sont dû.s à M. Horrebow, qu'un long séjour en Islande a mis à portée de juger des choses par lui-même, et d'en parler avec plus de certitude que M. Anderson, qui a été obligé de s'en rapporter à des mémoires souvent très-infidèles. M. Horrebow nous apprend donc que depuis que l'Islande est habitée, c'est-à-dire depuis 800 ans, le mont Hecla n'a eu que dix éruptions, savoir en 1104, en 1157, 1222, 1300, 1341, 1362, 1389, 1558, 1636. La dernière éruption commença le 13 Février 1693, et dura jusqu'au mois d'Aout suivant, les éruptions antérieures n'avaient pareillement duré que quelques mois. Sur quoi l'auteur remarque qu'y ayant eu quatre éruptions dans le XIVe siècle, il n'y en eut point-du-tout dans le XV. et que ce volcan fut 169 ans de suite sans jeter des flammes, après quoi il n'en jeta qu'une seule fois dans le XVIe siècle, et deux fois dans le XVIIe il conclud de-là qu'il pourrait bien se faire que le feu souterrain eut pris une autre issue, et que le mont Hecla ne vomit plus de flammes par la suite. M. Horrebow qui écrivait en 1752, ajoute qu'alors on n'en voyait plus sortir ni flamme ni fumée ; que seulement on trouvait quelques petites sources d'eau très-chaude dans des cavités qui sont dans son voisinage. Au-dessus des cendres qui ont été vomies autrefois par ce volcan, il vient actuellement de très-bons pâturages, et l'on a bâti des fermes et des maisons tout-auprès. M. Anderson avait dit d'après les mémoires qu'on lui avait fournis, que le mont Hecla était inaccessible et qu'il était impossible d'y monter ; mais M. Horrebow dit que bien des gens ont été jusqu'au sommet, et que même en 1750 il fut soigneusement examiné par deux jeunes islandais étudiants de Copenhague, qui voyageaient dans la vue d'observer les curiosités naturelles de leur pays ; ils n'y trouvèrent que des pierres, du sable, des cendres, plusieurs fentes qui s'étaient faites en différents endroits de la montagne, et quelques sources d'eau bouillante : après avoir longtemps marché dans les cendres jusqu'aux genoux, ils en revinrent sans accident, mais très-fatigués, et ne trouvant nulle part le moindre vestige de feu.

Le mont Hecla est fort élevé ; son sommet est toujours couvert de neige et de glace : il y a cependant en Islande des montagnes plus hautes.

Depuis qu'il a cessé de jeter des flammes, d'autres montagnes de ce pays ont eu des éruptions aussi fortes que jamais ce volcan en ait eues : les monts d'Ocraife et de Kotlegau sont dans ce cas ; ce sont de vrais volcans.

Il y a des personnes qui ont prétendu qu'il y avait de la correspondance entre le mont Hecla et le Vésuve et l'Ethna ; mais l'expérience réfute cette opinion, attendu que durant les dernières éruptions de ces volcans, l'Hecla est toujours demeuré tranquille. Voyez Horrebow, descript. de l'Islande, § 8. et Voyez VOLCAN. (-)