(LES ILES) autrement LES ILES DAS VELAS, LES ILES DES LARRONS, (Géographie) îles de l'Océan oriental, à l'extrémité occidentale de la mer du Sud. Elles occupent un espace d'environ cent lieues, depuis Guan, qui est la plus grande et la plus méridionale de ces iles, jusqu'à Urac, qui est la plus proche du tropique. Magellan les découvrit en 1521, et Michel Lopez de Legaspi fit la cérémonie d'en prendre possession en 1565, au nom de Philippe II. roi d'Espagne. Enfin en 1677 les Espagnols, à la sollicitation des Jésuites, subjuguèrent réellement ces iles, dont le P. de Gobien a fait l'histoire à sa manière. Elles étaient fort peuplées avant l'arrivée des Espagnols ; on dit que Quan, Rota, et Tinian, qui sont les trois principales îles Marianes, contenaient plus de cinquante mille habitants. Depuis ce temps-là Tinian est totalement dépeuplée, et on n'a laissé que deux ou trois cent Indiens à Rota pour cultiver le riz nécessaire à nourrir les habitants de Guan ; en sorte qu'il n'y a proprement que cette dernière île qu'on puisse dire habitée, et qui toute entière, contient à peine quatre mille âmes en trente lieues de circuit. On peut en croire le lord Anson, qui y était en 1746.

Cependant les montagnes des îles Marianes, chargées d'arbres presque toujours verts, et entrecoupées de ruisseaux qui tombent dans les plaines, rendent ce pays agréable. Ses insulaires sont d'une grande taille, d'une épaisse et forte corpulence, avec un teint basané, mais d'un brun plus clair que celui des habitants des Philippines. Ils ont la plupart des cheveux crépus, le nez et les lèvres grosses. Les hommes sont tout nuds, et les femmes presqu'entièrement. Ils sont idolâtres, superstitieux, sans temples, sans autels, et vivent dans une indépendance absolue.

On compte douze ou quatorze îles Marianes situées du 14 au 20 degré de latit. septent. Le P. Moralès, jésuite, en a évalué la position seulement par estime ; mais voyez la carte de la partie septentrionale de l'Océan pacifique, que l'amiral Anson a jointe à son voyage.