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Catégorie parente: Histoire
Catégorie : Marine
S. m. (Marine) Ce mot vient des Grecs qui nommèrent Ἀμηράλιος celui qui commandait aux armées navales ; ils l’avaient formé du mot Arabe Amir, qui signifiait un Seigneur, un Commandant.

Anciennement on a donné ce nom à ceux qui commandaient sur terre, comme à ceux qui commandaient sur mer. Les Sarrasins ont été les premiers qui aient appelé amiraux les capitaines et généraux de leurs flottes ; après les Sarrasins, les Siciliens et les Génois accordèrent ce titre à celui qui commandait leurs armées navales. Aujourd'hui l'amiral est le chef et le commandant des armées navales et des flottes. Il est à la tête et le premier officier de toute la marine du royaume. Autrefois il y avait deux amiraux, l'un du Ponant, et l'autre du Levant : aujourd'hui ce sont deux vice-amiraux créés en 1669.

L'amiral d'Aragon, d'Angleterre, de Hollande et de Zélande ne le sont que par commission : ces officiers sont inférieurs à l'amiral général des Etats Généraux.

En Espagne on dit l'amirante, mais l'amiral n'est que le second officier qui a un général d'armée au-dessus de lui.

L'amiral en France porte pour marque extérieure de sa dignité, deux ancres d'or passées en sautoir derrière son écu. Entre les droits attribués à l'amiral, il a celui du dixième de toutes les prises qui se font sur mer et sur les greves, des rançons, et des représailles : il a aussi le tiers de ce qu'on tire de la mer ou qu'elle rejette ; le droit d'ancrage, tonnes et balises.

Il a la nomination de tous les officiers des sièges généraux et particuliers de l'amirauté, et la justice s'y rend en son nom. C'est de lui que les capitaines et maîtres des vaisseaux équipés en marchandises, doivent prendre leurs congés, passeports, commissions et sauf-conduits.

L'amiral n'a point de séance au parlement, suivant l'arrêt rendu à la réception de l'amiral de Chatillon en 1551. Les anciens amiraux n'avaient point de juridiction contentieuse ; elle appartenait à leurs lieutenans ou officiers de robe longue. Mais en 1626 le cardinal de Richelieu, en se faisant donner le titre de grand maître et surintendant du commerce et de la navigation, au lieu de la charge d'amiral qui fut alors supprimée, se fit attribuer l'autorité de décider et de juger souverainement de toutes les questions de marine, même des prises et du bris des vaisseaux.

En 1669 la charge de surintendant général de la navigation et du commerce fut supprimée, et celle d'amiral fut rétablie la même année en faveur du comte de Vermandais, avec le titre d'officier de la couronne.

Le pouvoir de l'amiral était autrefois extrêmement étendu ; on peut voir au titre I. de l'ordonnance de la Marine de 1681, jusqu'où le Roi a borné ce pouvoir. Le Roi s'est réservé le droit de nommer les vice-amiraux, lieutenans généraux, chefs d'escadre, capitaines, lieutenans, enseignes et pilotes de ses vaisseaux, frégates, brulots, etc.

Il y a eu anciennement des amiraux pour diverses provinces maritimes du royaume. La Normandie, la Bretagne, la Guienne, le Languedoc et la Provence du temps de leurs ducs ou comtes, avaient leurs amirautés particulières, dont quelques-unes ont subsisté après la réunion de ces provinces à la couronne ; et même en 1626 le duc de Guise se prétendait encore amiral de Provence. En Bretagne la qualité d'amiral est jointe à celle de gouverneur de cette province : c'est pourquoi en 1695 le Roi donna le gouvernement de Bretagne au comte de Toulouse, afin que l'amirauté de Bretagne fût réunie à la charge d'amiral général de France.

On trouve une liste des amiraux de France donnée par le P. Fournier ; il nomme pour le premier Pierre Lemegue, sous Charles IV. l'an 1327, et il finit sa liste à Henri de Montmorency, qui fit sa démission de l'amirauté entre les mains du roi à Nantes, l'an 1626. Jean le Feron a fait un traité des amiraux, et la Poplinière a fait un livre intitulé l'Amiral : on peut y voir des détails sur cette charge.

Mais toutes les choses qui regardent le pouvoir, les fonctions et les droits de l'amiral, se trouvent dans le règlement du 12 Novembre 1669, et dans l'ordonnance du mois d'Aout 1681, auxquels nous renvoyons. Depuis Florent de Varenne, amiral de France en 1270 au passage d'Outremer sous le roi saint Louis, on compte cinquante-cinq amiraux jusqu'à Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre, qui remplit aujourd'hui cette charge. (Z)

AMIRAL d'une compagnie de vaisseaux marchands allans de conserve ; c'est celui d'entr'eux qu'ils choisissent comme le plus fort et le plus en état de les défendre, sous la conduite et les ordres duquel ils se mettent pour ce voyage. Voyez CONSERVE. (Z)

AMIRAL, vaisseau amiral ; c'est celui qui est monté par l'amiral. Il porte le pavillon carré au grand mât, et quatre fanaux en poupe, soit dans un port ou en mer. V. dans les Pl. de Mar. celle des pav. Il est d'usage que le navire qui est monté par l'amiral, surpasse les autres par sa beauté, sa grandeur et sa force.

On appelle aussi amiral le principal vaisseau d'une flotte, quelque petite qu'elle sait.

Lorsque deux vaisseaux de même bannière, c'est-à-dire commandés par des officiers de même grade, se rencontrent dans un même port, le premier arrivé a les prérogatives et la qualité d'amiral ; et celui qui arrive après, quoique plus grand et plus fort, n'est que vice-amiral.

Cet ordre s'observe parmi les Terreneuviers, c'est-à-dire les bâtiments qui vont à la pêche sur le banc de Terreneuve, dont le premier arrivé prend la qualité d'amiral, et la retient pendant tout le temps de la pêche. Il porte le pavillon au grand mât, donne les ordres, assigne les places pour pêcher à ceux qui sont arrivés après lui, et règle leurs contestations. (Z)

* AMIRAL-tromp, amiral-frise, amiral d'Angleterre, amiral-chrétien, castillian, trivermant, valier, resnet, etc. ce sont des noms que les Fleuristes ont donnés à différentes sortes d'oeillets, selon les diverses couleurs de leurs feuilles. Voyez dans le Dictionnaire de Trevoux les différentes significations qu'il y faut attacher, et qu'il est assez inutîle de rapporter ici.




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