en terme de guerre, est un passage ou chemin étroit, à-travers lequel un corps d'infanterie ou de cavalerie ne peut passer qu'en défilant, et en formant un très-petit front, de sorte que l'ennemi peut profiter de cette occasion pour arrêter ce corps dans sa marche, et pour l'attaquer avec avantage ; parce que le front et la queue ne peuvent en cet état se secourir réciproquement l'un l'autre. Chambers.

Quand une armée est obligée de lever un siège, ou de s'éloigner de l'ennemi, elle assure sa retraite, s'il lui est possible, en faisant en sorte que l'ennemi, pour la suivre, soit contraint de passer quelques défilés que l'on fait garder. Ces défilés, en cas d'attaque, peuvent être défendus facilement, parce que l'ennemi ne peut profiter de sa supériorité, ne pouvant attaquer qu'avec un front égal à l'ouverture du défilé. Lorsqu'une armée s'engage dans un défilé, le général doit toujours en faire garder l'entrée par un corps des troupes de l'arriere-garde jusqu'à ce que l'armée soit entièrement passée. Voyez DECAMPER et RETRAITE. Les anciens donnaient le nom de portes aux défilés qui avaient peu d'ouvertures, et qui ne pouvaient être franchis ou passés ni à droite ni à gauche, à cause des montagnes escarpées, entre lesquelles le passage ou le défilé se trouvait ; telles sont les portes caspiennes si célèbres dans l'histoire d'Alexandre le Grand, dans la retraite des dix mille, etc. Ces sortes de défilés s'appellent cols dans les Pyrénées et dans les Alpes. (Q)