(Histoire) peuple nombreux de la Scythie, ou de la Tartarie occidentale. Leur empire fut fondé par Tchung-Goei environ 1200 ans avant la naissance de Jesus-Christ, mais leur histoire n'est connue que depuis Teou-Man-Tanjou, qui vivait environ 209 ans avant l'ére chrétienne. Les Huns soumirent alors les Tartares du nord de la Corée, et de-là ils s'étendirent vers l'occident jusqu'à la mer Caspienne, et possédèrent tout le vaste pays que nous appelons Tartarie. Ils se subdivisèrent en un grand nombre de nations différentes, qui, sous différents noms, ont fait la conquête de toute l'Asie. En 376, sous le règne de l'empereur Valents, ceux qui conservèrent le nom de Huns, Hunni, qui vient du nom Chinois HioungNon, traversèrent le palus Méotides, portèrent l'alarme chez toutes les nations voisines du Tanaïs, vainquirent les Ostrogoths, et s'emparèrent des pays situés au nord du Danube ; de-là ils firent des courses fréquentes chez leurs voisins, et répandirent souvent la désolation sur les terres des Romains qu'ils se rendirent tributaires. Sous la conduite d'Attila, le plus fameux de leurs chefs, les Huns firent la guerre dans l'occident ; ils s'avancèrent jusques sur le Rhin et dans les Gaules, se rendirent maîtres des villes de Trèves, de Strasbourg, de Spire, de Worms, de Mayence, de Besançon, de Toul, de Langres, de Metz ; s'approchèrent jusqu'à Paris, et prirent la ville d'Orléans. Enfin Aètius, général des Romains, aidé par Théodoric roi des Visigoths, arrêta les conquêtes et les ravages des Huns, et battit Attila leur roi dans les campagnes de Mauriac, près de Troie. en Champagne ; on dit qu'en cette occasion, il périt trois cent mille hommes. Attila, après cette défaite, se retira en Pannonie, qui depuis fut nommée Hongrie à cause des Huns ; &, après avoir reparé ses pertes, il alla ravager l'Italie, où il prit Aquilée, et pilla Milan et Pavie ; Rome ne fut sauvée que par la trève que l'empereur Valentinien conclut avec lui, et par le tribut qu'il promit de lui payer. Après avoir conclu ce traité, Attila retourna sur le Danube bien résolu à rentrer dans les Gaules à la première occasion ; mais ses desseins furent renversés par sa mort, arrivée en 454, et causée par la grande quantité de vin qu'il avait bu. Ainsi périt ce redoutable Scythe, qui avait fait trembler les Romains et toute l'Europe, et qui se nommait lui-même la terreur des hommes, et le fléau de Dieu. Après la mort d'Attila, la division se mit parmi ses sujets, ses enfants ne purent point contenir les peuples que leur père s'était soumis, et peu-à-peu le nom des Huns disparut presque entièrement de l'histoire.

On nous dépeint les Huns comme un peuple affreux ; ils se faisaient des incisions au visage qui les privaient de barbe, ils étaient petits et mal faits : ils menaient une vie très-dure, ne se nourrissant que de racines et de chair à demi-crue, mortifiée entre la selle et le dos du cheval : ils n'habitaient ni maisons ni villes ; leurs femmes et leurs enfants vivaient sous des tentes posées sur des chariots qu'ils transportaient à volonté d'un lieu dans un autre, sans avoir de demeure fixe : ils supportaient la faim, la soif et les plus grandes fatigues, et ne prenaient leur repos pendant la nuit que couchés sur le dos de leurs chevaux : ils combattaient sans ordre, et en poussant de grands cris ; à la faveur de la légèreté de leurs chevaux, on les voyait fondre sur l'ennemi et disparaitre à l'instant, pour revenir ensuite avec plus de fureur : ils étaient fourbes, cruels, sans religion et sans humanité, avides de rapine, haïssant la paix à laquelle il n'y a rien à gagner. Voyez l'Histoire générale des Huns, par M. de Guignes, tome II.