subst. f. pl. Hecatesia, (Antiquité) fêtes et sacrifices en l'honneur d'Hécate. On les faisait tous les mois à Athènes, qui était la ville de Grèce où l'on avait le plus de vénération pour cette déesse : les Athéniens la regardaient comme la protectrice de leurs familles et de leurs enfants. En conséquence de cette idée, ils célebraient régulièrement sa fête avec un grand concours de peuple, et lui dressaient devant leurs maisons des statues appelées . Alors à chaque nouvelle lune, les gens riches donnaient un repas public dans les carrefours où la divinité était censée présider, et ce repas se nommait le repas d'Hécate, .

Mais ces repas publics étaient surtout destinés pour les pauvres ; et même dans les sacrifices à Hécate, il y avait toujours un certain nombre de pains et d'autres provisions, que leur distribuaient les sacrificateurs : c'était de-là principalement que les malheureux tiraient leur subsistance, au rapport du scholiaste d'Aristophane. On dressait les tables, autant qu'il était possible, dans les carrefours et les places où trois rues venaient aboutir, parce que ces rues étaient consacrées à la déesse, surnommée par cette raison Trivia ; les sacrifices qu'on lui offrait portaient aussi le même nom.

Dans la plupart de tous les autres sacrifices, une portion de la victime, outre ce que nos bouchers appellent issues, était réservée pour la nourriture des personnes incapables de travailler. Les Grecs et les Romains avaient des usages admirables dans leur police : tandis qu'ils sévissaient contre les mendiants et les vagabonds, ils avaient imaginé les moyens d'aider perpétuellement les familles indigentes, sans le secours des hôpitaux qu'ils ne connaissaient pas ; et leurs sacrifices servaient tout-ensemble à la religion et au soutien de ceux qui se trouvaient dans le besoin. (D.J.)