(Antiquité et Littérature) en grec , ou , c'est-à-dire nouvelle lune, de , nouveau, et , lune, fête qui se célébrait chez les anciens à chaque nouvelle lune.

Le désir d'avoir des mois heureux, introduisit la fête des néoménies chez tous les peuples du monde. Les Egyptiens pratiquèrent cet usage longtemps avant la promulgation de la loi de Moïse ; il fut prescrit aux Hébreux ; il passa de l'Orient chez les Grecs, chez les Romains, ensuite chez les premiers chrétiens avec les abus qui s'étaient glissés dans cette fête, ce qui la fit condamner par saint Paul, mais il en reste encore quelques vestiges parmi nous.

La néoménie était un jour solennel chez les Juifs, buccinate in neomeniâ tubâ, Psaumes lxxx. . 4. Sonnez de la trompette au premier jour du mois. Les Hébreux avaient une vénération particulière pour le premier de la lune. Ils le célébraient avec des sacrifices au nom de la nation, et chaque particulier en offrait aussi de dévotion. C'était au sanhédrin à déterminer le jour de la nouvelle lune, parce qu'il était de sa juridiction de fixer les jours de fête. Les juges de ce tribunal envoyaient ordinairement deux hommes pour découvrir la lune ; et sur leur rapport ils faisaient publier que le mois était commencé ce jour-là. Cette publication se faisait au son des trompettes, qui était accompagné du sacrifice solennel ; il n'était cependant pas défendu de travailler ou de vaquer à ses affaires, excepté à la néoménie du commencement de l'année civîle au mois de Tizri. Ce jour était sacré et solennel, et il n'était permis de faire aucune œuvre servile. 2. Paral. IIe 4. judic. VIIe 6. Os. IIe 11. Col. IIe 16.

Les Egyptiens célébraient aussi les néoménies avec beaucoup d'appareil ; on sait que tous les mois de leur année étaient représentés par des symboles, et que le premier jour de chaque mois ils conduisaient les animaux qui répondaient aux signes célestes dans lesquels le soleil et la lune allaient entrer.

Les Grecs solennisaient les néoménies au commencement de chaque mois lunaire en l'honneur de tous les dieux, mais particulièrement d'Apollon, nommé Néoménius, parce que tous les astres empruntent leur lumière du soleil. On trouvera dans Potter, Archoeol. tom. I. pag. 416. les détails des cérémonies de cette fête.

Elle passa des Grecs chez les Romains avec l'idée du culte qui y était attaché. Ils appelèrent calendes ce que les Grecs appelaient néoménies. Au commencement de chaque mois ils faisaient des prières et des sacrifices aux dieux en reconnaissance de leurs bienfaits, et la religion obligeait les femmes de se baigner ; mais les calendes de Mars étaient les plus solennelles, parce que ce mois ouvrait l'année des Romains. (D.J.)