S. f. (Imprimerie) ce sont des parties minces, de bois ou de métal, que l'on met entre chaque ligne, pour leur donner plus de blanc. On s'est servi longtemps d'interlignes de bois, faute d'autres ; ce sont de minces règlettes de bois que l'on coupe à la longueur des lignes ; mais l'eau qui les pénétre lorsqu'on lave les formes, les fait bomber en différents sens, ce qui produit de mauvais effets, et les rend, en peu de temps, hors d'usage. On y a d'abord suppléé par de petites parties de métal dites interlignes brisées, parce qu'elles sont en forme d'espaces, fondues sur différents corps pour les avoir de plusieurs largeurs, afin de les faire servir à différents formats de livres. Ces secondes sortes d'interlignes ont un grand inconvénient, c'est qu'il arrive souvent qu'elles ne sont pas justes d'épaisseur entr'elles ; comme elles se font sur quatre ou cinq moules différents, pour peu qu'un d'eux péche en tête, en pied, ou à une des extrémités du corps, il en résulte un défaut général. Enfin on a inventé des moules pour en faire d'une seule pièce pour chaque format, ce qui rend l'ouvrage plus prompt, plus solide et plus propre. Voyez la fig. de ce moule dans les Planches de la Fonderie en caractères.

L'épaisseur des interlignes est de deux sortes ; la plus usitée, et celle qui donne plus de grâce à l'impression, est de trois points mesure de l'échelle pour la proportion des caractères, c'est-à-dire que les deux font l'épaisseur de la nonpareille ; l'autre est de deux points ou trois interlignes pour le corps de ladite nonpareille. Celle-ci donne la distance juste qu'il y a d'un caractère à celui qui le suit dans l'ordre des corps, c'est-à-dire qu'un petit-romain et une de ces interlignes font ensemble le corps du cicéro ; ou unie au cicéro font le saint-augustin.