(Ordre encyclopédique, Entendement, Raison, Philosophie ou Science, Science de l'homme, Art de penser, Appréhension) est une opération de l'esprit qui lui fait apercevoir une chose ; elle est la même chose que la perception. L'ame, selon le P. Malebranche, peut apercevoir les choses en trois manières ; par l'entendement pur, par l'imagination, par les sens. Elle aperçoit par l'entendement pur, les choses spirituelles, les universelles, les notions communes, l'idée de la perfection, et généralement toutes ses pensées, lorsqu'elle les connait par la réflexion qu'elle fait sur elle-même. Elle aperçoit même par l'entendement pur, les choses matérielles, l'étendue avec ses propriétés ; car il n'y a que l'entendement pur qui puisse apercevoir un cercle et un carré parfait, une figure de mille côtés et choses semblables ; ces sortes de perceptions s'appellent pures intellections ou pures perceptions, parce qu'il n'est point nécessaire que l'esprit forme des images corporelles dans le cerveau, pour se représenter toutes ces choses. Par l'imagination l'âme n'aperçoit que les êtres matériels, lorsqu'étant absens elle se les rend présents en s'en formant, pour ainsi dire, des images dans le cerveau : c'est de cette manière qu'on imagine toutes sortes de figures. Ces sortes de perceptions se peuvent appeler imaginations, parce que l'âme se représente ces objets en s'en formant des images dans le cerveau ; et parce qu'on ne peut pas se former des images des choses spirituelles, il s'ensuit que l'âme ne peut pas les imaginer. Enfin l'âme n'aperçoit par les sens que les objets sensibles et grossiers, lorsqu'étant présents ils font impression sur les organes extérieurs de son corps, et que cette impression se communique au cerveau : ces sortes de perceptions s'appellent sentiments ou sensations.
adj. SUAVITé, s. f. (Langue française) ces deux mots ne se disent plus qu'en matière de dévotion, d'odeurs et de peinture. Moliere a dit ingénieusement :
J'aurai toujours pour nous, ô suave merveille,
Une dévotion à nulle autre pareille. Tartuffe.
Ces mots dans tous mes sens, font couler à longs traits
Une suavité qu'on ne gouta jamais.
Le même.
Mais ce mot est surtout d'usage dans les écrits de spiritualité. " Cet encens, dit M. Fléchier, que vous avez Ve fumer sur vos autels, et monter vers le ciel en odeur de suavité, est le symbole de vos prières ". Cette expression est prise de l'Ecriture, comme il parait par la Genèse, VIIIe 21. Exode xxix. 41. Lévit. IIe vers. 9. 12. etc. où l'on lit odeur de suavité pour odeur suave, parce que les Hébreux mettent souvent les abstraits pour les concrets. Nous disons la suavité des parfums ; et en fait de peinture, un tableau plein de suavité ; tels sont les tableaux de l'Albane et du Correge. (D.J.) Lire la suite...