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Catégorie parente: Logique
Catégorie : Grammaire & Morale
S. f. (Grammaire et Morale) indifférence ou dégoût d'un objet qui nous plaisait ; si cette indifférence ou ce dégoût nait de ce qu'à l'examen nous ne lui trouvons pas le mérite qui nous avait séduit, l'inconstance est raisonnable ; s'il nait de ce que nous n'éprouvons plus dans sa possession le plaisir qu'il nous faisait ; s'il est le même, mais s'il ne nous émeut plus ; s'il est usé pour nous ; s'il ne nous fait plus cette impression qui nous enchainait ; si la fée a perdu sa baguette ; il faut que le charme cesse, et l'inconstance est nécessaire. Celui qui fait des vœux qu'il ne pourra rompre ; celui qui prononce un serment qui l'engage à jamais, est quelquefois un homme qui présume trop de ses forces, qui s'ignore lui-même et les choses du monde. Je ne connais qu'un remède à l'inconstance, c'est la solitude et les soins assidus. Fuir la dissipation qui nous répandrait sur trop d'objets, pour que nous puissions demeurer à un seul. Sur-tout multiplier les sacrifices. Vous vous rendrez tous les jours l'un à l'autre plus agréables, si tous les jours vous vous rendez l'un à l'autre plus nécessaires. Je ne blâme point l'inconstance qui nous fait abandonner un objet de prix pour un objet plus précieux encore, dans toutes ces bagatelles qui ne souffrent point, qui ne sentent point, et qui font notre bonheur sans le partager. Mais en amitié, en attachement de cœur, si l'on permettait cette préférence ; on quitterait, on serait quitté, et la porte serait ouverte au plus étrange dérèglement.
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