S. m. (Grammaire et Jurisprudence) se dit du seigneur qui est propriétaire de la voirie, et qui la tient en fief, ou du juge qui exerce cette partie de la police ; et enfin, de l'officier qui a l'intendance et la direction de la voirie.

Il y avait chez les Romains quatre voyers, viaecuri, ainsi appelés à viarum curâ, parce qu'ils étaient chargés du soin de tenir les rues et chemins en bon état.

Il est parlé de voyer et même de sous-voyer, dès le temps d'Henri I, les seigneurs qui tenaient la voirie en fief, établissaient un voyer.

Mais ces voyers étaient des juges qui exerçaient la moyenne justice appelée alors voirie, plutôt que des officiers préposés pour la police de la voirie proprement dite, et s'ils connaissaient aussi de la voirie, ce n'était que comme faisant partie de la police.

Pour ce qui est des voyers ou officiers ayant l'intendance de la voirie, il y avait dès le temps de S. Louis un voyer à Paris, cette place était alors donnée à vie ; mais on tient que la juridiction contentieuse de la voirie ne lui appartenait pas, et qu'elle appartenait au prevôt de Paris, comme faisant partie de la police générale, ce qui lui est commun avec tous les autres premiers magistrats et juges ordinaires des villes dans tous les lieux.

L'office de grand voyer de France fut créé par édit du mois de Mai 1599, pour avoir la surintendance générale de la voirie, sans pouvoir prétendre aucune juridiction contentieuse. M. le duc de Sully, auquel le roi donna cette charge, acquit aussi en 1603 celle de voyer particulier de Paris, et les fit unir par déclaration du 4 Mai 1606.

En 1626, l'office de grand voyer fut uni au bureau des finances, celui de voyer particulier de Paris supprimé, et les droits de la voirie réunis au domaine.

Mais par édit du mois de Juin suivant, l'office de voyer de Paris fut rétabli, et les choses demeurèrent en cet état jusqu'en 1635, que les trésoriers de France acquirent cet office de voyer.

Au moyen de l'acquisition et réunion de ces deux offices de voyer et de grand voyer, les trésoriers de France du bureau des finances de Paris se disent grands voyers dans toute la généralité de Paris.

Il est néanmoins certain, que le roi a toujours la surintendance et l'administration supérieure de la grande voirie.

Un directeur général est chargé de prendre connaissance de tout ce qu'il convient faire, soit pour construire à neuf, soit pour réparer ; il a sous ses ordres un inspecteur général, quatre inspecteurs particuliers, un premier ingénieur, vingt-trois autres ingénieurs provinciaux, qui ont chacun une généralité pour département dans les pays d'élection.

Les intendants départis dans les provinces, font les adjudications des ouvrages et veillent sur le tout, suivant les ordres qu'ils reçoivent du roi.

Les pays d'états veillent eux-mêmes à l'entretien des ponts et chaussées dans l'étendue de leurs provinces. Voyez le traité de la police du commissaire de la Mare, tom. IV. liv. VI. tit. 15. le code de la voirie, celui de la police, et le mot VOIRIE. (A)

VOYER la lessive, (Blanchiss.) c'est faire passer et couler l'eau chaude sur le linge dans les pannes. On appelle panne en Anjou, une espèce de cuvier de bois dont on se sert pour lessiver les toiles que l'on veut mettre au blanchiment. (D.J.)