ou SUZERAIN, s. m. (Grammaire et Jurisprudence) il faut porter cette affaire pardevant le juge suserain ; c'est-à-dire, le supérieur, le juge de ressort. Les seigneurs suserains sont les ducs, comtes et autres grands seigneurs. Ils peuvent être juges de ressort, et les appelations des juges des hauts justiciers, se relèvent devant le juge, seigneur suserain, quand il a le droit de ressort. Si le seigneur suserain est un ancien pair de France, les appelations des sentences rendues par ses juges se relèvent immédiatement au parlement ; s'il n'est pas pair, elles se relèvent devant les baillis ou sénéchaux. Aujourd'hui on ne vérifie plus les lettres de duché et pairie qu'à la charge du ressort ordinaire. Loyseau a observé que les mots de suserain et de suseraineté n'avaient été faits que pour désigner cette portion de la puissance publique et de la souveraineté qui a été usurpée par les particuliers, et que ces termes sont aussi étranges, que cette espèce de seigneurie est absurde. Du Tillet dit que le droit de ressort est un droit de souveraineté ; c'est pourquoi les modernes, pour ôter l'équivoque, appellent suseraineté, le droit de ressort que quelques grands seigneurs du royaume, ont conservé : il faut avoir un titre pour cela. Dict. de Trév.