S. f. (Grammaire et Jurisprudence) vindicta était une des manières d'affranchir les esclaves usitées chez les Romains ; c'était lorsque l'affranchissement se faisait devant un magistrat, tel qu'un préteur, un consul ou un proconsul. Cette manumission, per vindictam, était la plus pleine et la plus parfaite de toutes : elle prenait son nom de ce que le magistrat ou un licteur frappait deux ou trois fois la tête de l'esclave avec une petite baguette, appelée vindicta, du nom d'un esclave nommé Vindicius ou Vindex, celui qui découvrit aux Romains la conspiration des fils de Brutus, pour le rétablissement des Tarquins. D'autres prétendent que vindicta était le terme propre pour exprimer une baguette telle que celle dont on se servait pour cette manumission. Voyez Borcholten, sur les institut. l. I. tit. VI. Moréri, à l'article de vindiciis ; l'hist. de la jurisprud. rom. de M. Terrasson ; et ci-devant les mots AFFRANCHISSEMENT, SERF, ESCLAVE. (A)

VINDICTE PUBLIQUE, (Jurisprudence) terme consacré pour exprimer la vengeance et poursuite des crimes.

En France, la vindicte publique n'appartient qu'au ministère public, c'est-à-dire qu'il n'appartient qu'aux gens du roi, ou aux avocats et procureurs fiscaux des seigneurs de conclure à la peine due au crime ; les particuliers qui ont été offensés ne peuvent que se porter dénonciateurs, ou se rendre parties civiles ; et en cette dernière qualité, ils ne peuvent conclure qu'en des dommages et intérêts. Voyez CRIME, DELIT, MINISTERE PUBLIC, PARTIE CIVILE, PARTIE PUBLIQUE, PEINE. (A)