S. m. (Logique) un argument des plus captieux et des plus embarrassants est celui que les Latins nomment sorites, du grec soros, qui veut dire un monceau. Cet argument est composé de plusieurs propositions, peu différentes les unes des autres, et tellement enchainées, qu'après avoir débuté par une vérité sensible et incontestable, on passe, comme de proche en proche, à une conclusion évidemment fausse.

Pour éviter la surprise, il faut surtout prendre garde que tout ce qui se dit de l'attribut se dise aussi du sujet. Qu'il n'y ait point d'ambiguité ni dans les termes, ni dans les propositions. Qu'on n'insere point de propositions négatives parmi des affirmatives. Que la proposition qui précède immédiatement la conclusion ne soit point négative, à-moins que la conclusion ne le soit aussi. Que la liaison et la gradation, qui doit être entre les propositions, soit juste. Enfin qu'il n'y ait dans le sorite aucune proposition particulière, si ce n'est peut-être la première. Telles sont en abrégé les judicieuses règles que Facciolati a détaillées dans un discours sur les arguments insolubles ; on peut le consulter. (D.J.)