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Catégorie : Latin
ou Usès, en latin, Ucecia, Ucetia, castrum Ucesence, petite ville de France, dans le bas-Languedoc, à 6 lieues au nord de Nimes, à 9 au couchant d'Avignon, et à 150 de Paris. Elle a un évêché établi dès le Ve siècle, et qui est suffragant de Narbonne.

Cet évêché vaut environ vingt-cinq mille livres de rente, et son diocèse ne comprend que 181 paroisses. La vicomté d'Uzès a été érigée en duché en 1565, et en pairie pour Jacques de Crussol, duc d'Uzès en 1572. L'ainé de cette maison, est en cette qualité le premier pair laïc du royaume, mais il n'est pas le premier duc, car le duché de Thouars fut érigé en 1563.

Uzès a eu depuis le XIe siècle des seigneurs particuliers, tantôt nommés decani, et tantôt vicomtes. Cette ville avait de grands privilèges, dont elle a été dépouillée à cause de son vieil attachement au calvinisme. On a trouvé dans cette ville et aux environs quelques inscriptions antiques, que M. Lancelot a recueillies dans les mémoires de l'académie des belles-lettres, t. VII. in-4 °. Le territoire produit du blé, de l'huile, des soies et de bons vins ; le commerce y florissait autrefois. Long. 22. 6. latit. 41. 4.

Je connais trois ou quatre hommes de lettres nés à Uzès. Charas (Moïse) qui se distinguait dans la pharmacie, était natif de cette ville. Il eut le malheur étant à Madrid, d'être déféré à l'inquisition, et contraint pour sortir des prisons, d'abjurer la religion qu'il croyait la meilleure. De retour à Paris, il fut reçu de l'académie des scien ces, et mourut en 1698, à 80 ans.

Croi (Jean de), en latin Croius, était d'Uzès, où il mourut en 1659, pasteur des calvinistes de cette ville. Son principal ouvrage est intitulé, Observationes sacrae et historiae in novum Testamentum.

Le Mercier (Jean), en latin Mercerus, savant protestant, et l'un des plus habiles hommes de son temps dans la connaissance des langues grecque, latine, hébraïque et chaldaïque. Il succéda à Vatable dans la chaire d'hébreu au collège royal de Paris, et mourut à Uzès sa patrie en 1572, à 63 ans. Ses commentaires sur le vieux Testament sont estimés, surtout ceux qu'il a faits sur Job et sur les livres de Salomon. Son fils Josias le Mercier marcha sur ses traces en matière d'érudition. Il mourut en 1526, et a eu pour gendre l'illustre Saumaise.

C'est encore à Uzès qu'est mort en 1724 Jacques Marsollier, chanoine régulier de sainte Génevieve, connu par plusieurs histoires bien écrites ; entr'autres par celle de l'inquisition ; par la vie du cardinal Ximenès, et par celle d'Henri VII. roi d'Angleterre ; ce dernier ouvrage passe pour le meilleur qu'il ait fait. (D.J.)




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