ANCIEN, ANTIQUE, (Synonyme) ils enchérissent l'un sur l'autre ; savoir, antique sur ancien, et ancien sur vieux.

Une mode est vieille quand elle cesse d'être en usage : elle est ancienne lorsque l'usage en est entièrement passé : elle est antique, lorsqu'il y a déjà longtemps qu'elle est ancienne.

Ce qui est récent n'est pas vieux. Ce qui est nouveau n'est pas ancien. Ce qui est moderne n'est pas antique.

La vieillesse regarde particulièrement l'âge. L'ancienneté est plus propre à l'égard de l'origine des familles. L'antiquité convient mieux à ce qui a été dans des temps fort éloignés de ceux où nous vivons.

On dit vieillesse décrépite, ancienneté immémorable, antiquité reculée.

La vieillesse diminue les forces du corps, et augmente les lumières de l'esprit. L'ancienneté fait perdre aux modes leurs agréments, et donne de l'éclat à la noblesse. L'antiquité faisant périr les preuves de l'histoire en affoiblit la vérité, et fait valoir les monuments qui se conservent.

Notre langue a des usages particuliers qui nous apprennent à ne pas confondre en parlant ou en écrivant vieux avec ancien ; on ne dit pas il est mon ancien ; pour dire précisément il est plus âgé que moi. Ancien a rapport au temps et au siècle. C'est pourquoi on dit, Aristote est plus ancien que Cicéron, et au-contraire, on dit que Cicéron était plus vieux que Virgile, parce qu'il avait plus d'âge, et qu'il vivait dans le même siècle. Nous disons une maison ancienne, quand on parle d'une famille, une vieille maison quand on parle d'un bâtiment. On dit presque également d'anciennes histoires, et de vieilles histoires, d'anciens manuscrits ou de vieux manuscrits ; mais on ne dit pas de même de vieux livres ou d'anciens livres. De vieux livres sont des livres usés et gâtés par le temps : et d'anciens livres, sont des livres faits par des auteurs de l'antiquité. (D.J.)

VIEUX, (Critique sacrée) on dit le vieux Testament par opposition au nouveau Testament. Le vieil homme marque dans le sens moral, les vices qui naissent d'une nature corrompue. Le vieux levain, c'est la méchanceté nuisible aux autres, avec laquelle saint Paul nous défend de célebrer la pâque, et nous ordonne de revêtir la charité et la bonté, I. Cor. Ve 8.